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Face aux défis économiques persistants, la Chine adopte une nouvelle stratégie pour stimuler les marchés boursiers et encourager les investissements des grandes entreprises.
Un soutien massif pour l’économie
Ce jeudi, la Banque populaire de Chine a officiellement lancé un programme massif de soutien à l’économie en ouvrant une enveloppe de 500 milliards de yuans, soit environ 65 milliards d’euros. Ce plan vise à soutenir les marchés boursiers chinois en offrant des liquidités supplémentaires aux entreprises qualifiées, notamment celles dans les secteurs des valeurs mobilières, des fonds et de l’assurance. Cette initiative fait suite à une série de relances économiques mises en place à la suite des difficultés rencontrées par la deuxième économie mondiale, aggravées par la crise immobilière et une consommation en berne.
Un programme d’échange de valeurs
La Banque populaire de Chine a mis en place un programme d’échange de valeurs (SFISF – Securities, Funds and Insurance companies Swap Facility) qui permet aux entreprises qualifiées d’utiliser leurs actifs comme garantie pour obtenir des liquidités. Ce mécanisme autorise les entreprises à déposer des actifs tels que des obligations, des ETF ou des actions composant l’indice CSI 300, en échange de bons du Trésor ou d’autres actifs hautement liquides.
Selon Pan Gongsheng, gouverneur de la Banque populaire de Chine, cette mesure « améliorera considérablement » la capacité des entreprises à accéder à des fonds pour acheter des actions. Ce programme a pour but de renforcer les investissements et de relancer une économie qui peine à retrouver son élan après la fin des restrictions liées à la pandémie de Covid-19. La Chine fait face à des défis multiples, y compris une crise de la dette dans le secteur immobilier, une faible consommation et un taux de chômage élevé, en particulier chez les jeunes.
Réactions des marchés
La réaction des marchés boursiers face à cette annonce a été mitigée. Le lendemain, l’indice Hang Seng de Hong Kong a enregistré une hausse de 3,86%, atteignant 21.432 points, tandis que l’indice composite de Shanghai a progressé de 2,57% à 3.342 points. L’indice de Shenzhen a également augmenté de 2,21%. Cependant, cette amélioration reste fragile, les investisseurs espérant des mesures plus ambitieuses.
Zheng Shanjie, président de la Commission nationale pour le développement et les réformes, a exprimé son optimisme quant aux perspectives économiques du pays, affirmant avoir « pleinement confiance » dans la capacité de la Chine à atteindre un taux de croissance de 5% pour 2024, sans toutefois présenter de nouvelles mesures concrètes. Cette déclaration a entraîné une chute des Bourses de Shanghai, avec une baisse de plus de 6%, la pire journée enregistrée en quatre ans.
Un environnement économique difficile
Malgré les efforts de relance, la situation économique en Chine reste préoccupante. Le secteur immobilier, autrefois moteur de la croissance, connaît une crise, et les signes de reprise de la consommation intérieure tardent à se faire sentir. Pékin a déjà mis en œuvre des réductions de taux d’intérêt et des allégements fiscaux pour stimuler la demande de biens immobiliers, mais ces mesures n’ont pas encore produit les résultats escomptés.
Les tensions commerciales internationales ajoutent également une pression supplémentaire sur l’économie chinoise. Le mois dernier, les pays de l’Union européenne ont confirmé l’imposition de droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine, une mesure qui pourrait aggraver les relations commerciales entre ces deux puissances économiques. En réponse, Pékin a annoncé des mesures contre les importations de certains produits européens, intensifiant ainsi le risque d’une guerre commerciale.