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Algérie, Tunisie, Libye unies pour gérer l’eau souterraine
Les retombées du sommet tripartite des dirigeants de l’Algérie, la Tunisie et la Libye sont entrées en vigueur dans les 48 heures suivant la tenue de leur première réunion dans la capitale tunisienne. Lundi dernier, les trois pays ont signé le premier accord pour la création d’un « mécanisme de consultation sur la gestion des eaux souterraines communes du désert du Nord », dont le siège sera en Algérie.
Le ministre algérien des Ressources en eau, Taha Derbal, a déclaré lors de la cérémonie de signature, mercredi dernier à Alger, que l’accord « ouvre une nouvelle page prometteuse dans la coordination et la coopération entre nos pays dans un domaine vital, celui des ressources en eau lié à tout processus de développement ».
Signature de l’accord pour la création d’un mécanisme de consultation sur la gestion des eaux souterraines entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye.
Plus grande nappe phréatique au monde
Ibrahim Mouhouch, expert international en sécurité alimentaire et hydrique, a souligné que l’Algérie, la Tunisie et la Libye partagent l’une des plus grandes nappes phréatiques au monde, à travers la nappe albienne, s’étendant du sud-est de l’Algérie à l’ouest de la Libye et au sud de la Tunisie, sur une superficie équivalant presque à deux fois la France.
Il a expliqué qu’il s’agit de la plus grande nappe phréatique au niveau mondial, estimée à environ 40 à 50 milliards de mètres cubes. Cette nappe commune est répartie entre les trois pays, à raison de 70% en Algérie, 20% en Libye et 10% en Tunisie.
Améliorer la gestion de l’eau et activer la consultation
Concernant l’importance de l’accord annoncé, Mouhouch a souligné que ces pays se situent au cœur de la région géographique du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, connue pour sa sécheresse et sa pénurie d’eau. La quasi-totalité de leurs terres sont arides et désertiques, ce qui signifie que les ressources en eau renouvelables ne peuvent pas répondre aux besoins en eau de ces pays, en particulier dans le secteur agricole, qui consomme entre 70 et 85% de leurs capacités en eau.
Risques de l’exploitation non réglementée
De son côté, l’expert international en eaux souterraines, Jamal Maizi, a révélé que le système des nappes phréatiques dans le nord du grand désert, partagé par l’Algérie, la Tunisie et la Libye, couvre une superficie de plus d’un million de kilomètres carrés. Cependant, les précipitations dans ces régions ne dépassent pas 100 millimètres, alors que les réserves en eau souterraine ne se renouvellent pas, constituant des stocks géologiques fossiles.