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Ce samedi 19 octobre, les députés ont rejeté la partie « recettes » du budget 2025, après l’avoir considérablement modifiée, mettant ainsi le gouvernement dans une position délicate avant le débat dans l’hémicycle.
Des modifications majeures au projet de loi
Le projet de loi, qui avait été présenté la semaine dernière, a été profondément transformé lors de son passage en commission des Finances. De nombreux articles clés ont été supprimés, des amendements à plusieurs milliards d’euros adoptés, et de nouvelles taxes ou exonérations ont été instaurées.
Au total, près de 200 amendements ont été adoptés, bouleversant l’équilibre financier du texte. Finalement, ces modifications ont été rejetées par un vote négatif de 29 voix contre 22, le Rassemblement national s’alignant avec la droite et le centre contre le projet.
Des tensions au sein des partis
Jean-Philippe Tanguy, représentant de l’extrême droite, a affirmé que ce rejet était un moyen de sanctionner l’attitude du gouvernement et des partis de la majorité, qui, selon lui, ne souhaitent pas négocier. Il a été rejoint par David Amiel, un député macroniste, qui a dénoncé ce qu’il a qualifié de « boucherie fiscale » de 50 milliards d’euros.
La France insoumise s’est quant à elle réjouie de ce qu’elle considère comme des victoires sur les « superprofits » et les multinationales, affirmant qu’il y avait une majorité pour un budget compatible avec leurs revendications. Eric Coquerel, président de la commission des Finances, a déclaré que malgré le rejet, la mission était accomplie.
Le gouvernement sous pression
Le ministre des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, a critiqué le rejet des amendements, qualifiant ce « matraquage fiscal » d’« inacceptable » et « irresponsable », alors que l’exécutif souhaite freiner les dépenses publiques.
La semaine prochaine, le débat reprendra dans l’hémicycle sur la base du texte initial du gouvernement. Le ministre sera présent pour défendre le projet qu’il considère comme soutenu par la majorité de l’Assemblée nationale.
Une majorité fragile
La majorité relative a montré ses limites en commission. Elle n’a pas pu empêcher l’adoption d’une taxe pérenne sur les hauts revenus, contre la volonté du gouvernement qui la souhaitait temporaire. Aucune coordination n’a été observée entre les différents partis soutenant Michel Barnier, ce qui a suscité l’inquiétude même au sein du Rassemblement national.
Vers une utilisation du 49.3 ?
Face aux nombreuses modifications et aux tensions croissantes, la possibilité d’un passage en force via l’utilisation de l’article 49.3 pourrait se poser. Eric Coquerel a exprimé son sentiment que le gouvernement ne souhaite pas montrer une majorité fissurée.
Les députés macronistes se préparent à défendre les emplois et le pouvoir d’achat des Français, tandis que le gouvernement se dit prêt à siéger jour et nuit, si nécessaire, pour mener à bien ce budget.