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Patrick Martin, le président du Medef, a récemment exprimé son inquiétude concernant le budget 2025 actuellement débattu à l’Assemblée nationale, le qualifiant de « récessif » lors d’une interview. Ce commentaire marque un changement significatif dans sa position, lui qui avait auparavant déclaré que les entreprises étaient prêtes à contribuer à l’effort de guerre.
Les conséquences des hausses de taxes
Martin plaide pour l’instauration d’une « TVA sociale », arguant que les augmentations de taxes incluses dans le projet de budget pourraient entraîner une diminution des embauches, ainsi que des suppressions de postes. Il a précisé : « Si on cumule les 4 milliards d’euros de réduction des allègements de charges, les 2,5 milliards d’euros transférés de l’assurance maladie aux complémentaires santé – donc aux entreprises -, et le 1,5 milliard d’euros d’économies sur les aides à l’apprentissage, cela fait 8 milliards d’euros de hausse du coût du travail. Ce qui correspond aux salaires bruts moyens annuels de 300.000 salariés. »
Comparaisons internationales
En faisant référence à la politique fiscale américaine, Martin a comparé la surtaxe d’impôt sur les grandes entreprises en France à la réduction de 20 % du taux d’impôt sur les sociétés promise par Donald Trump. Il a averti que « le fossé […] va encore se creuser avec les États-Unis » si aucune mesure n’est prise pour rendre le système fiscal français plus compétitif.
Des promesses non tenues
Patrick Martin a également critiqué le gouvernement pour ne pas respecter ses promesses en matière d’équilibre fiscal. Selon lui, le gouvernement avait annoncé que les efforts seraient répartis de manière équitable : un tiers provinant des contribuables, y compris les entreprises, et deux tiers de réduction des dépenses structurelles de l’État. « En réalité, dans le projet actuel, c’est tout le contraire », a-t-il dénoncé.
Propositions pour un avenir meilleur
Le président du Medef a plaidé pour une réflexion sur la diminution des cotisations salariales et l’augmentation de la TVA d’un point, en excluant les produits de première nécessité. Il estime que cela pourrait rapporter environ 10 milliards d’euros à l’État tout en allégeant le coût du travail et en augmentant le salaire net de tous les salariés. « De plus, la TVA s’applique aux importations mais pas aux exportations, ce qui favorise la compétitivité française », a-t-il ajouté.