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Rachel Reeves présentera le premier budget du Labour en 14 ans mercredi, après des semaines de spéculations concernant des augmentations d’impôts, des changements aux règles d’endettement du gouvernement et la promesse de mettre fin à l’austérité.
Trois priorités pour l’économie
La chancelière a déclaré qu’elle mettrait l’accent sur trois priorités : protéger les travailleurs, réformer le NHS et reconstruire la Grande-Bretagne. Cependant, le gouvernement a averti le public d’attendre des décisions « difficiles » en raison de ce que le Labour a qualifié d’héritage économique désastreux laissé par les conservateurs.
Une croissance économique renforcée cette année
L’économie britannique a été la plus rapide à croître dans le G7 au premier semestre de cette année, soutenue par une inflation en baisse, alors qu’elle se redressait d’une légère récession survenue au second semestre de 2023, déclenchée par la crise du pouvoir d’achat.
La mission centrale du Labour est de relancer l’économie, avec l’ambition d’atteindre le taux de croissance soutenu le plus élevé du G7 sur plusieurs années d’ici la fin de la législature.
Bien que la croissance ait dépassé les attentes plus tôt cette année, elle a ralenti ces derniers mois alors que les ménages restent sous pression en raison de taux d’intérêt élevés. Cependant, les économistes estiment qu’il est clair que l’Office for Budget Responsibility (OBR) mettra à jour ses prévisions de croissance pour cette année.
L’inflation a également diminué plus que prévu ces derniers mois, tombant en dessous de l’objectif de 2 % de la Banque d’Angleterre en septembre. Les marchés financiers s’attendent à ce que les taux d’intérêt soient réduits à 3,75 % d’ici la fin de l’année prochaine.
Nouvelles règles pour la dette nationale
Reeves prévoit de réécrire les règles fiscales auto-imposées du Trésor pour permettre un emprunt plus élevé en vue d’investissements dans les infrastructures, ce qui pourrait constituer l’élément le plus radical de son budget.
Elle devrait utiliser un indicateur de dette alternatif pour atteindre un objectif de réduction de la dette par rapport à l’économie dans la cinquième année des prévisions de l’OBR. Elle envisagerait d’utiliser les passifs financiers nets du secteur public (PSNFL), qui tiennent compte des actifs financiers, y compris les prêts étudiants et les actions des entreprises.
Augmentation des investissements dans les infrastructures
La chancelière a affirmé que son budget mettrait l’investissement au cœur de la croissance économique future. L’investissement public et privé dans l’économie britannique a été en retard par rapport aux pays riches similaires depuis des décennies, ce qui a contribué à une infrastructure en déclin et à des performances économiques médiocres.
Le Labour a hérité des plans budgétaires des conservateurs, qui prévoyaient une baisse de l’investissement dans les infrastructures publiques, et pour éviter cela, un complément de 24 milliards d’euros serait nécessaire.
Augmentations d’impôts
Keir Starmer a prévenu dans son discours pré-budgétaire que le Labour allait « embrasser la dure réalité fiscale », annonçant des augmentations d’impôts totalisant des milliards d’euros.
Reeves a évoqué la nécessité de s’attaquer à un « trou » de 22 milliards d’euros dans les finances publiques, que le Labour dit avoir été dissimulé par les conservateurs. Elle a averti que ce manque à gagner persisterait jusqu’à la fin de la législature, obligeant à des augmentations d’impôts et des réductions de dépenses pouvant atteindre 40 milliards d’euros.
Mettre fin à l’austérité ?
En parallèle à ces augmentations d’impôts, les dépenses seront également augmentées. Le Labour a promis « pas de retour à l’austérité », malgré la nécessité de prendre des décisions difficiles concernant certaines dépenses, le bien-être et la fiscalité.
Le gouvernement devrait annoncer une augmentation de 4 % des financements du NHS, bien supérieure à celle prévue par le précédent gouvernement.
Les prévisions indiquent que Reeves peut éviter des coupes réelles des budgets dans certains départements non protégés, mais après des années de réductions drastiques, elle pourrait choisir d’augmenter le financement en fonction du revenu national, ce qui nécessiterait des augmentations d’impôts de 25 milliards d’euros pour « mettre fin à l’austérité ».