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Le président russe Vladimir Poutine, dans un contexte d’isolement par les États-Unis et l’Union européenne, organise actuellement une importante rencontre à Kazan, destinée à prouver qu’il n’est pas seul. Cette ville russe accueille le groupe BRICS, qui réunit des pays émergents comme le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, représentant presque la moitié de la population mondiale. L’objectif principal de ce sommet pour Poutine est de démontrer la montée en puissance de ce bloc, que Moscou souhaite utiliser pour rétablir un certain bipartisme semblable à celui de la Guerre froide.
Les tensions géopolitiques et les alliances
Lors de sa rencontre avec Poutine, le président chinois Xi Jinping a évoqué le chaos régnant sur la scène internationale, tout en soulignant que l’alliance stratégique entre Pékin et Moscou constitue un facteur de stabilité. Deux ans et demi après le début de son invasion de l’Ukraine, Poutine a qualifié Xi de « cher ami » et a affirmé que Moscou et Pékin œuvrent à l’établissement d’un nouvel ordre mondial équitable.
Les objectifs économiques et militaires de Poutine
Poutine, en tant qu’hôte, cherche à tirer profit de cette rencontre pour négocier des accords visant à améliorer l’économie russe et à soutenir ses efforts militaires, qui nécessitent de plus en plus de ressources, y compris des armes. La Russie espère également obtenir un soutien pour créer un système de paiement alternatif capable de contourner le réseau bancaire SWIFT, dont elle a été exclue en 2022. Cette initiative prend une importance croissante à mesure que l’économie russe fait face à des sanctions internationales.
Perspectives d’expansion des BRICS
Dans ce nouvel ordre multipolaire, l’Afrique du Sud considère la Russie comme un allié essentiel. Le président Cyril Ramaphosa a déclaré que la Russie les avait soutenus dès leurs luttes contre l’apartheid. De même, la rencontre représente une opportunité pour le président turc Recep Tayyip Erdogan, déçu par l’Occident, de renforcer sa position tout en profitant des besoins des pays présents à Kazan.
Des relations complexes au sein des BRICS
La Russie revendique un rôle central au sein d’un groupe dont la dynamique pourrait être en train de changer, car Pékin semble prendre le devant. La Chine exerce une influence considérable, représentant plus de 60 % de la production économique des BRICS. La guerre en Ukraine a également renforcé la dépendance de la Russie vis-à-vis de ces économies émergentes.
Une vision de l’alliance à nuancer
Poutine évoque une alliance semblable à celle de la Guerre froide, mais les réalités sont bien différentes aujourd’hui. Les pays d’Europe de l’Est, qui étaient autrefois sous l’influence soviétique, sont désormais des démocraties tournées vers Bruxelles. Les nouveaux partenaires de la Russie sont souvent distants et leurs relations avec l’Occident sont en pleine évolution.
Un sommet aux enjeux multiples
Avec la participation de 32 pays et plus de 20 chefs d’État, ce sommet représente un moment clé pour la Russie. Cependant, comme le souligne l’analyste Aleksandar Djokic, il est crucial de faire la distinction entre l’influence que la Russie prétend avoir et celle qu’elle exerce réellement au sein des BRICS. À l’heure actuelle, la Russie est perçue comme une source de ressources à des prix plus compétitifs, mais son poids dans la sphère internationale est en déclin.