Borrell : Une solution militaire à Gaza insuffisante sans plan politique
Le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Josep Borrell, a affirmé que la solution militaire à la crise dans la bande de Gaza ne serait pas suffisante sans l’adoption d’un projet politique concret.
Dans un article publié par le quotidien français Le Monde, Borrell a énoncé trois priorités immédiates : empêcher l’escalade du conflit jusqu’au Liban à tout prix, libérer les otages, et jeter les bases d’une résolution de la crise.
« Trois mois après le drame du 7 octobre, je reviens du Moyen-Orient préoccupé par la gravité de la situation, mais je suis plus déterminé que jamais à promouvoir une voix d’équilibre, de raison et de réalisme. Car, même si les problèmes sont complexes, la guerre n’est inévitable que pour ceux qui ont un intérêt politique à la perpétuer », a écrit Borrell.
Il a décrit la situation humanitaire dans la bande de Gaza comme étant extrêmement préoccupante.
« Plus de 80 % de la population de Gaza a été déplacée à l’intérieur du territoire, et la priorité absolue demeure d’éviter tout nouvel déplacement forcé des habitants hors de la bande, ce qui serait à la fois illégal au regard du droit international et moralement inacceptable », a-t-il ajouté.
Borrell a souligné que près de la ville de Rafah, à la frontière égyptienne, plus de 250 000 personnes vivent actuellement dans des conditions inhumaines.
« Il est de notre responsabilité d’atténuer leurs souffrances en facilitant l’entrée de denrées alimentaires et ainsi l’accès des camions à Gaza. Comme l’a remarqué sur place le sénateur américain Chris Van Hollen, le nombre de camions autorisés est insuffisant et leur entrée est compliquée à cause de contrôles excessifs et des conditions de sécurité. C’est pour cela qu’il est essentiel de réduire l’intensité des combats et de viser un cessez-le-feu », a-t-il expliqué.
Borrell a aussi évoqué la nécessité de contribuer à un retour progressif vers une économie en espèces, pour éviter que la population reste totalement dépendante de l’aide internationale.
Il a insisté sur le fait que le règlement du conflit israélo-palestinien reste l’unique obstacle à une normalisation complète des relations entre les pays arabes et Entité sioniste, tout en affirmant qu’il y a « une réelle possibilité de transformer la tragédie en opportunité ».