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Bilan des émeutes en Nouvelle-Calédonie: La France renforce ses troupes
La Nouvelle-Calédonie, archipel du Pacifique, a vu la montée du nombre de morts à six suite à des émeutes continues, des pillages et des troubles déclenchés par une réforme électorale controversée.
Le général Nicolas Mathios, commandant des forces de gendarmerie en Nouvelle-Calédonie, a confirmé à la presse française la mort d’une personne et la blessure de deux autres dans la région de Kaa-Goumin, au nord de ce territoire français. L’incident s’est produit lorsqu’un père et son fils ont tenté de traverser une barricade érigée par les émeutiers.
Par conséquent, le bilan des émeutes s’élève à 6 morts, dont deux gendarmes, l’un ayant été tué par un tir accidentel de son collègue lors d’une mission de sécurité.
Les forces françaises s’efforcent de ramener le calme dans l’archipel. Des équipes de marins et de policiers lourdement armés patrouillent dans la capitale, Nouméa.
Dans le quartier de Magenta, des véhicules et des bâtiments ont été incendiés, poussant une unité de la police anti-émeute à se déployer pour reprendre le contrôle de la zone.
Les habitants ont rapporté avoir entendu des coups de feu, le survol d’hélicoptères et de grandes explosions durant la nuit, certains dressant des barricades temporaires pour se protéger.
Origine des émeutes
Les émeutes ont éclaté en réponse à une réforme constitutionnelle visant à augmenter le nombre de personnes habilitées à voter aux élections locales. Les indépendantistes y voient une menace pour réduire l’influence de la population autochtone kanak.
Mille policiers et gendarmes français supplémentaires ont été déployés pour renforcer les forces déjà présentes, portant leur nombre total à 1 700. Ces nouvelles unités visent à ramener la stabilité dans les trois zones de tension principales de Grand Nouméa, principalement peuplées de résidents autochtones.
Dix leaders de la Cellule de coordination des actions de terrain, un groupe extrémiste du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), ont été placés en résidence surveillée, soupçonnés d’incitation à la violence.
Le ministre local Faimeo Moliava a averti samedi que le territoire était «sur une trajectoire destructrice», ajoutant que les émeutiers ne faisaient que se punir eux-mêmes.
L’état d’urgence a été décrété dans l’archipel face à la montée de l’opposition à la réforme électorale. Les autorités françaises ont appelé au dialogue, notant que la situation commençait à se calmer après la prise de contrôle.
Impact économique
Le climat de tension à Nouméa a conduit à la fermeture des magasins, les habitants faisant la queue pour se procurer les provisions de base.
Un employé de supermarché à Magenta a déclaré que les clients avaient été priés de faire leurs courses en 10 minutes pour permettre à tout le monde de s’approvisionner.
Une association locale d’entreprises a estimé les pertes économiques à environ 217 millions de dollars, notant que le plus grand dommage pourrait être porté à la réputation touristique de l’archipel.
Le tourisme, une source majeure de revenus pour la Nouvelle-Calédonie, a été profondément affecté. Environ 3 200 touristes et voyageurs se sont retrouvés bloqués dans l’archipel ou à l’extérieur en raison de la fermeture de l’aéroport international de Nouméa à la suite des violences.
Conséquences médiatiques et internationales
La veille, l’Agence française de lutte contre les ingérences numériques étrangères a repéré une campagne en ligne affirmant que la police française aurait tiré sur des manifestants pro-indépendance.
Sans établir de lien direct avec les violences, le ministre français de l’Intérieur, Sébastien Lecornu, a accusé l’Azerbaïdjan la semaine dernière de s’ingérer dans l’archipel, accusation que Bakou a vigoureusement démentie.
La Nouvelle-Calédonie est le théâtre d’un conflit continu depuis des décennies concernant le rôle de Paris dans cette île du sud-ouest du Pacifique, réputée pour sa production minière.