Entre la détente et l'inquiétude : Ashkelon accueille ses soldats en pause de Gaza
En périphérie de la ville d’Ashkelon dans le sud d’Israël, avec ses tours résidentielles monolithiques et son front de mer pittoresque, l’atmosphère change lorsque l'on observe un soldat israélien d'âge moyen, à la moustache parfaitement taillée, s'installer à l'extérieur d'une pizzeria animée. Cet homme incarne l’archétype du soldat aguerri, portant cet air éloquent que l’on nomme "le regard des mille yards". Parlant avec un fort accent américain, il dévoile une aisance détendue malgré un environnement qui s'avère souvent tendu.
Accueil Chaleureux malgré les Tensions
Le spectacle des habitants locaux préparant avec enthousiasme de la viande sur des barbecues industriels, sur la place principale de la ville, pour accueillir des réservistes israéliens marque une pause bienvenue. Ces derniers, tout juste de retour après cinq jours passés dans la bande de Gaza, profitent de ces moments pour échanger avec leurs familles et se détendre. Malgré le contexte de guerre, le rire et la camaraderie dominent parmi les soldats et les enfants qui dansent sur une version hébraïque de la chanson "C’est la Vie".
La Realité Sonore de la Guerre
Pourtant, à quelques kilomètres de la fête, le vacarme de la guerre se fait entendre. Depuis Sderot, à environ un kilomètre de Gaza, les bombardements sont non seulement visibles mais aussi sonores avec la présence constante de drones et d'avions de chasse. Ceci est devenu le quotidien des villes situées aux abords de la Gaza, indiquant une menace toujours présente. Les explosions récentes ne semblent pas alarmer la population locale d'Ashkelon, qui observe la scène à distance avec une certaine fascination, tandis que le système Dôme de Fer offre une sécurité relative en interceptant la majorité des missiles.
La Complexité de l'Expérience des Soldats
Le contraste entre l'accueil joyeux et la dure réalité du conflit se reflète dans le silence des réservistes qui ne peuvent pas discuter de leur expérience à Gaza. De retour de leur engagement, ils doivent restituer leurs téléphones et se cantonner à des récits vagues sur leur quotidien de l'autre côté de la frontière. Parmi eux, certains ayant quitté de récents emplois de bureau ou même interrompu des voyages à l'étranger pour répondre à l'appel. Les images des combats, les repas monotones et la camaraderie de l'urgence sont des parcelles de leur vécu qu'ils partagent par bribes.
Ce que ces événements dénotent, c'est une population qui encourage son armée tout en vivant au rythme d'un conflit complexe et d'une paix fragile. L'accueil des soldats à Ashkelon est une fenêtre sur un Israël qui oscille entre la convivialité des retrouvailles et l'appréhension constante de la menace sécuritaire. Un équilibre précaire qui semble, malgré tout, maintenir son cap entre soutien et espoir de jours meilleurs.