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Bangladesh: Plus de 100 morts lors des manifestations étudiantes, couvre-feu et coupure d’internet
La violence des manifestations étudiantes au Bangladesh a entraîné la mort de plus de 100 personnes vendredi soir. Le bureau de la Première ministre, Sheikh Hasina, a annoncé l’imposition d’un couvre-feu dans tout le pays, avec le déploiement de l’armée pour maintenir l’ordre après plusieurs jours de manifestations étudiantes sanglantes.
Couvre-feu
Le bureau de la Première ministre Sheikh Hasina a également déclaré vendredi un couvre-feu dans tout le pays, avec le déploiement de l’armée pour maintenir la sécurité face à la persistance des manifestations.
Nayeemul Islam Khan, porte-parole du bureau de la Première ministre, a déclaré à l’Agence France-Presse : « Le gouvernement a décidé d’imposer un couvre-feu et de déployer l’armée pour aider les autorités civiles. »
Les communications ont été perturbées et la diffusion des chaînes d’information télévisées a également été interrompue plus tôt dans la journée. Les autorités avaient coupé certains services de téléphonie mobile hier pour réprimer les troubles.
Assaut contre une prison
Parallèlement, des manifestants ont pris d’assaut une prison, libérant des centaines de détenus vendredi avant d’incendier le bâtiment. La police a cherché à réprimer les manifestations qui ont embrasé le pays, en particulier la capitale Dacca, malgré l’interdiction des rassemblements.
La police de Dacca a imposé une interdiction de toutes les manifestations publiques pour aujourd’hui pour la première fois depuis le début des manifestations, dans le but d’éviter un autre jour de violence, craignant que les manifestations étudiantes ne constituent une menace sans précédent pour le règne de Sheikh Hasina qui dure depuis 15 ans.
Réforme du système de quota
Les manifestations quasi quotidiennes qui ont débuté début juillet visent à mettre fin au système de quotas dans le secteur public, qui réserve plus de la moitié des emplois à des groupes spécifiques, en particulier aux enfants des anciens combattants de la guerre de libération contre le Pakistan en 1971.
Les étudiants demandent un recrutement basé sur le mérite, estimant que ce système accorde la priorité aux partisans de la Première ministre Sheikh Hasina, au pouvoir depuis 2009, les opposants l’accusant de vouloir éliminer toute opposition pour renforcer son autorité.
Les groupes de défense des droits de l’homme accusent le gouvernement de Sheikh Hasina d’abus de pouvoir en utilisant les institutions de l’État pour renforcer son emprise sur le pouvoir, y compris en tuant des militants de l’opposition en dehors du cadre juridique.