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Dans un contexte où la liberté de presse est scrutée à la loupe, l'Azerbaïdjan se retrouve de nouveau sous les projecteurs suite à l'arrestation de deux journalistes d'Abzas Media, un média indépendant connu pour ses investigations sur la corruption au sein du gouvernement et la famille du président Ilham Aliyev. Cette arrestation soulève des questions préoccupantes sur la répression de la dissidence dans le pays.
Arrestations sur fond d'enquête sur la corruption
Sevinj Vagifgyzy, rédactrice en chef d'Abzas Media, a été arrêtée et son domicile perquisitionné, signe d'une répression grandissante à l'encontre des médias indépendants en Azerbaïdjan. Ces agissements interviennent après la parution de reports scrutant la richesse des officiels gouvernementaux et de la famille présidentielle. La garde à vue de Vagifgyzy met en exergue la situation tendue autour de la liberté de la presse dans la région.
Réactions et contexte d'une répression
Ulvi Hasanli, le directeur de cette même rédaction, a également été mis aux arrêts sous l'accusation de « contrebande de devises étrangères », une charge qu'il réfute. La peine encourue pourrait s'élever jusqu'à 12 ans de prison, une rétorsion possible pour son travail d'investigation. L'Abzas Media révèle en outre un traitement inhumain subi par Hasanli durant sa détention, exacerbant la préoccupation internationale concernant le respect des droits de l'homme dans ce pays aux ressources énergétiques conséquentes.
Une longue campagne contre les médias indépendants
L'arrestation d'Ulvi Hasanli et Sevinj Vagifgyzy s'inscrit dans le cadre d'une campagne d'une dizaine d'années contre les médias indépendants et les groupes de défense des droits de la presse en Azerbaïdjan. Ces actes font écho à des situations similaires où des militants et des économistes politiques comme Gubad Ibadoghlu ont été arrêtés. Ces cas sont souvent perçus comme des mesures de rétorsion face à l'exposition de la corruption au plus haut niveau du gouvernement.
Les récents événements en Azerbaïdjan offrent un aperçu préoccupant de la situation des droits de l'homme et de la liberté de presse sous le régime Aliyev, qui semble poursuivre la politique autoritaire de son prédécesseur et père, Heydar Aliyev. Avec des conséquences allant jusqu'à la violence et un recours excessif à la loi pour museler les voix critiques, la communauté internationale et les groupes de défense restent vigilants et poursuivent leurs appels à une plus grande ouverture démocratique dans la région.