Sommaire
Attaque israélienne sur un abri à Gaza fait 15 victimes familiales
Les forces israéliennes ont bombardé un entrepôt abritant des Palestiniens déplacés dans la région d’az-Zawayda, au centre de Gaza, faisant 15 morts, tous membres d’une même famille, dont neuf enfants.
Détails de l’attaque
Le porte-parole des services de secours à Gaza, Mahmoud Basal, a déclaré samedi que les 15 personnes tuées lors de l’attaque nocturne appartenaient à la famille al-Ejlah, avec trois femmes parmi les victimes. Le bilan total des pertes s’élève à 16 personnes.
Témoignages et conséquences
En reportage à Deir el-Balah, Tareq Abu Azzoum d’Al Jazeera a rapporté que trois missiles israéliens avaient frappé l’entrepôt, situé à quelques kilomètres au sud du camp de réfugiés de Nuseirat. « Un incendie énorme a éclaté, réduisant en cendres tout ce qui se trouvait dans l’entrepôt, alors que des enfants étaient réduits en morceaux. Les opérations de sauvetage continuent pour tenter de récupérer d’autres corps », a-t-il déclaré.
Selon Abdalhadi al-Ejlah, un cousin des victimes, l’attaque a tué le patriarche de la famille, Sami, sa femme, sa mère et tous ses enfants. Il a décrit Sami comme un « homme honorable » qui dirigeait une petite entreprise dans l’industrie de la viande congelée et était actif dans des efforts caritatifs, affirmant que la famille n’était pas impliquée dans la politique.
Al-Ejlah, s’exprimant depuis Stockholm, a ajouté que la famille avait fui Gaza City pour se réfugier dans l’entrepôt d’az-Zawayda, propriété de Sami.
Un génocide progressif
« Nous parlons littéralement d’un génocide progressif, d’un génocide au ralenti, non seulement par le meurtre, mais aussi par d’autres moyens… y compris la rareté de la nourriture », a déclaré al-Ejlah à propos de la situation générale à Gaza, qu’il a qualifiée d' »enfer sur terre ».
Contexte international
L’attaque s’est produite après que des médiateurs internationaux – les États-Unis, le Qatar et l’Égypte – ont conclu des négociations de cessez-le-feu à Doha, qu’ils ont qualifiées de « sérieuses et constructives ». Ces discussions visent à mettre fin à la guerre et à voir la libération des captifs israéliens à Gaza en échange de Palestiniens emprisonnés en Entité sioniste.
Ahmed Abu al-Ghoul, un habitant ayant été témoin de la dernière attaque israélienne, s’est demandé : « Qu’ont-ils fait pour mériter cela ? » Al Jazeera a également rapporté que des frappes aériennes israéliennes ont ciblé des maisons résidentielles, tuant au moins sept Palestiniens d’une même famille du côté ouest du camp de réfugiés de Nuseirat.
Évacuations supplémentaires
Entité sioniste a émis un nouvel ordre d’évacuation samedi, cette fois pour des quartiers dans le camp de réfugiés de Maghazi, au centre de Gaza. Le porte-parole de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a annoncé ces évacuations via les réseaux sociaux, précisant que des groupes palestiniens avaient tiré des roquettes de ces zones et que l’armée israélienne répondrait « avec force ».
Cette annonce constitue la troisième évacuation d’un quartier de Gaza en autant de jours, déplaçant des dizaines de milliers de personnes. Les familles fuient vers Deir el-Balah, une zone déjà surchargée de familles déplacées. Adraee a déclaré : « Pour votre propre sécurité, déplacez-vous immédiatement vers la zone humanitaire. »
Situation actuelle et réactions internationales
Le ministre des Affaires étrangères des États-Unis, Antony Blinken, devait se rendre en Entité sioniste samedi pour poursuivre les efforts diplomatiques visant à parvenir à un accord de cessez-le-feu. Le président Joe Biden a déclaré la veille qu’un accord était en vue, tout en avertissant les parties du Moyen-Orient de ne pas compromettre les négociations.
Un responsable senior du Hamas a rejeté l’optimisme de Biden, qualifiant ces déclarations d’illusion. « Nous ne faisons pas face à un accord ou à de véritables négociations, mais plutôt à des diktats américains », a déclaré Sami Abu Zuhri dans une déclaration envoyée à l’AFP.
Le ministère de la Santé de Gaza a indiqué que les attaques israéliennes avaient tué 69 personnes et blessé 136 au cours des dernières 48 heures, portant le bilan des décès dans l’enclave depuis le 7 octobre à 40 074 tués et 92 537 blessés.
En Entité sioniste, environ 1 139 personnes ont été tuées lors des attaques menées par le Hamas le 7 octobre et plus de 200 ont été prises en otage.