Risque d’affrontement à Al-Aqsa pendant Ramadan
À l’approche du mois sacré du Ramadan, les autorités de sécurité israéliennes se préparent pour le mois le plus lourd de l’année, notamment cette année dans un contexte de guerre à Gaza. Cette période survient dans le sillage de la défaite d’Israël le 7 octobre, encore impensée malgré les ravages infligés à Gaza et la guerre déclarée contre le peuple palestinien en Cisjordanie et à Jérusalem.
Les préparatifs des autorités de sécurité israéliennes pour gérer ce mois saint cette année sont les plus sensibles depuis l’occupation israélienne de la mosquée en 1967, en raison des conditions sans précédent.
Le prochain mois du Ramadan coïncidera avec plusieurs périodes d’intrusions à la mosquée Al-Aqsa, la première étant la fête des « pourim » mi-ramadan. Même si ce n’est pas habituellement une période d’importantes intrusions, sa synchronisation cette année avec le défi du Ramadan et la bataille de « Tawfan al-Aqsa » lui confère une importance particulière pour les groupes de colons extrémistes.
La montée du sentiment religieux parmi les musulmans pendant le Ramadan constitue le principal défi redouté par Israël. Cette atmosphère pousse généralement les Palestiniens à intensifier leur préparation psychologique et leur mobilisation populaire pour défier les mesures israéliennes, ce qu’Israël redoute car toute étincelle à Jérusalem pourrait déclencher une nouvelle intifada ou élargir la guerre.
Ainsi, la question se pose quant à la manière dont Israël affrontera cette situation cette année, à la lumière de tout ce qui se passe dans la région depuis le déclenchement des hostilités le 7 octobre dernier. Israël semble déjà se préparer activement pour cette phase en laissant filtrer des informations suggérant des divergences entre l’armée et la police concernant l’autorisation des Palestiniens de Cisjordanie à accéder à Al-Aqsa pendant le prochain Ramadan.
Selon le journal « Yediot Ahronot », des désaccords existent entre la police, travaillant sous l’autorité du ministre Itamar ben Gvir, qui souhaite mettre en œuvre une politique de « zéro Palestinien », et l’armée israélienne, qui estime nécessaire d’autoriser un nombre limité de Palestiniens de Cisjordanie à se rendre à Al-Aqsa pour apaiser la pression dans les territoires occupés.
Il est évident que ces fuites préparatoires visent à tirer parti pour anticiper les mesures d’exclusion des Palestiniens de la mosquée Al-Aqsa. Derrière ces motifs se cachent d’autres objectifs inavoués par Israël, qui pourraient être les véritables objectifs recherchés.
Le mois prochain représente une occasion pour mettre en avant la puissance d’Itamar ben Gvir à Al-Aqsa afin d’affirmer la souveraineté israélienne sur le lieu saint comme jamais auparavant, peut-être pour permettre à Ben Gvir de se positionner en tant que chef de l’aile droite en Israël.
Ce moment sera crucial pour le gouvernement israélien qui évaluera les événements en prévision immédiate de la prochaine fête de Pâque juive, dans un contexte où les extrémistes tenteront cette année, après la fin du Ramadan, d’exécuter des sacrifices rituels plus sérieusement que par le passé, profitant de la diminution de la fréquentation habituelle, conjuguée aux troubles régionaux.
Ainsi, Israël est confronté à un défi majeur pendant le mois du Ramadan pour réduire considérablement le nombre de musulmans présents. Son succès dans cette entreprise ouvrirait la voie à la réalisation d’un ancien rêve, celui de convertir la mosquée Al-Aqsa en un temple juif idéologique, puis physique, en la détachant morceau par morceau ou en contrôlant au moins la moitié de la mosquée, comme espéré depuis plus de cinquante-cinq ans.
C’est un succès majeur pour Israël, même dans la guerre actuelle, car la résistance palestinienne a placé la mosquée Al-Aqsa en tête des cibles stratégiques de l’opération « Tawfan al-Aqsa » lancée le 7 octobre dernier.
La balle est maintenant dans le camp des habitants de Jérusalem et du peuple palestinien de Cisjordanie pour contrer les actions attendues d’Israël à Al-Aqsa pendant le prochain mois du Ramadan. L’intensification du sentiment religieux chez les musulmans pendant le Ramadan constitue le plus grand défi redouté par Israël, car cette émotion peut conduire les Palestiniens à résister de manière plus intense, une situation que n’apprécie pas Israël.
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Le gouvernement israélien est donc confronté à un défi de taille pendant le mois du Ramadan pour réduire considérablement la présence musulmane, dans l’optique d’une nouvelle avancée vers la réalisation de ses objectifs à la fin de ce mois sacré.
À suivre…