Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé ce week-end qu’Israël avait entamé la « deuxième phase » de sa guerre contre le Hamas à Gaza. Qu’a-t-il voulu dire par là ? Et le gouvernement israélien se rapproche-t-il de plus en plus de son objectif d' »éradiquer » le mouvement de résistance islamique (Hamas) ? Dans un article publié par le quotidien britannique The Guardian, Bilal Saab, chercheur associé au Chatham House, exprime son opinion selon laquelle les objectifs de la campagne militaire ont subi un changement, bien que la volonté de détruire le Hamas soit toujours présente.
Il affirme que les pressions américaines et la reconnaissance par Israël que l’invasion terrestre est une opération complexe ont poussé le gouvernement à réduire ses objectifs, peut-être afin de les rendre plus réalisables. Au lieu de tenter de déloger « bêtement » le Hamas de son réseau de tunnels et de caches autour de Gaza, l’armée israélienne se concentre principalement sur l’affaiblissement de ses capacités militaires, selon l’article.
Saab, qui est également directeur du programme de défense et de sécurité du Moyen-Orient à l’Institut du Moyen-Orient, pense que réduire la capacité du Hamas à produire et à lancer des roquettes et des obus, et à utiliser des drones, et éliminer cette capacité de manière idéale, sera l’une des priorités d’Israël.
Au lieu d’une vaste offensive terrestre, l’armée israélienne cherchera, selon les prévisions de l’auteur, à encercler le mouvement du Hamas et à l’épuiser jusqu’à ce qu’il ne représente plus une menace importante pour les zones résidentielles israéliennes ou qu’il puisse être contrôlé.
Selon l’article, les forces spéciales israéliennes mèneront des raids pour recueillir des informations de renseignement plus précises sur « l’ennemi » afin de cibler le leadership du Hamas ainsi que les centres de commandement et de contrôle du mouvement, de manière répétée jusqu’à ce que sa direction soit significativement affaiblie. Au lieu d’une vaste offensive terrestre, l’armée israélienne cherchera à encercler le mouvement du Hamas et à l’épuiser jusqu’à ce qu’il ne représente plus une menace importante pour les zones résidentielles israéliennes.
Saab décrit cette stratégie – si elle est adoptée par l’armée – comme logique pour quatre raisons: elle est moins dangereuse pour les soldats israéliens qu’une invasion terrestre à grande échelle, elle adopte une approche plus limitée dans le traitement du Hamas, ce qui réduit les dommages collatéraux, qui constituent une préoccupation majeure pour Washington. Une approche chirurgicale peut ouvrir des perspectives diplomatiques et la possibilité d’échange de prisonniers.
Affaiblir le Hamas méthodiquement – plutôt que de le bombarder sans relâche et de tuer de nombreux Palestiniens civils – pourrait réduire les chances qu’à l’avenir, l’Iran et le Hezbollah ouvrent un autre front contre l’armée israélienne au Liban et en Syrie.
En conclusion de son article, l’auteur met en garde Israël contre les dangers d’utiliser toute sa puissance contre le Hamas, car tout ce qui est nécessaire est le lancement d’une roquette erronée par le Hamas ou le Hezbollah, qui entraînerait davantage de victimes israéliennes, ouvrant ensuite la porte à toutes les possibilités.