Armement américain pour Israël et chantage de Netanyahou
Depuis l’annonce de la création de l’État d’Israël en 1948, le soutien américain à Israël n’a cessé de croître. Le président américain Harry Truman est devenu le premier chef d’État à reconnaître Israël, donnant ainsi le coup d’envoi à une série d’aides américaines. Selon les données officielles, le soutien total des États-Unis à Israël a atteint 114,4 milliards de dollars entre 1948 et 2023, ainsi que 9,9 milliards de dollars pour la défense antimissile. En effet, le financement militaire annuel des États-Unis représente environ 1 % du budget militaire israélien, selon le Service de recherche du Congrès.
La « Defense Security Cooperation Agency », qui gère le programme d’approvisionnement pour les pays alliés, a fourni à l’armée israélienne entre 2010 et 2020 des équipements d’une valeur d’au moins 385 millions de dollars en surplus. Des informations récentes indiquent que le soutien financier total des États-Unis à Israël pourrait s’élever à environ 158 milliards de dollars, comme l’indiquent des sources officielles et des rapports de la BBC.
La majeure partie de ce soutien, environ 124,3 milliards de dollars, est allouée au secteur militaire.
La mécanique du financement
Il est intéressant de noter que les accords de financement sont basés sur des mémorandums d’accord non contraignants, ce qui leur confère une flexibilité considérable, permettant d’augmenter le soutien en cas de besoin sans nécessiter l’approbation du Sénat américain. Le dernier de ces mémorandums, signé en 2018 pour une durée de dix ans, prévoit des aides militaires de 38 milliards de dollars, dont 33 milliards sous forme de subventions pour l’achat d’équipements militaires et 5 milliards pour des systèmes de défense antimissile.
Le rôle du lobby sioniste aux États-Unis a également été crucial pour obtenir un soutien extrême et inconditionnel.
Le soutien américain à la suite de l’Opération « Tempête d’Al-Aqsa »
Les États-Unis continuent de soutenir le maintien de la supériorité militaire d’Israël dans la région, notamment après les événements du 7 octobre. Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, lors de sa visite en Israël, a affirmé : « Je suis ici non seulement en tant que secrétaire d’État, mais aussi en tant que Juif. Nous répondrons à tous ses besoins de défense. » Le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré que l’Amérique ne laisserait pas le hamas remporter la guerre, soulignant que le soutien à Israël était « non négociable ».
Ce soutien se manifeste par l’envoi massif d’armements, de munitions, de conseillers militaires et de troupes, avec l’activation de porte-avions pour soutenir l’Israël et éviter l’escalade du conflit régional.
Infractions aux lois américaines
La demande accrue d’armements par l’armée israélienne a conduit à des transferts d’armements dépassant les lois américaines sur l’exportation des armes. Ces violations ont incité Josh Paul, responsable du bureau des affaires politiques et militaires du département d’État américain, à démissionner en protestation. Selon des sources, la vente d’armes a également été entourée de controverses, notamment en ce qui concerne les droits humains, avec des rapports indiquant l’utilisation d’armements explosifs dans des zones peuplées.
Soutien américain conditionnel à l’histoire
Depuis 1948, les États-Unis ont souvent utilisé le soutien militaire comme un levier pour influencer les politiques israéliennes, souvent avec succès. Des exemples incluent la pression sur Israël pour qu’elle se retire des territoires occupés en échange de l’aide militaire ou diplomatique.
Contrairement à cela, les récentes actions de l’administration Biden ont été perçues comme un affaiblissement de cette dynamique, avec une résistance israélienne croissante face aux demandes américaines de modération dans les combats.
La tension entre Biden et Netanyahou
Les relations américano-israéliennes sont désormais marquées par des tensions, exacerbées par des accusations de Netanyahou selon lesquelles l’administration Biden aurait suspendu des envois d’armements. Cela a suscité la colère de Biden et conduit à l’annulation de réunions stratégiques.
Malgré ces désaccords, des membres de l’administration américaine ont affirmé qu’un seul envoi avait été retardé pour permettre une réévaluation, et non une suspension de l’approvisionnement en armements. Les déclarations de Netanyahou sur l’armement israélien révèlent un moment de manipulation politique face à une administration américaine qui préfère un soutien plus conditionnel.
Conclusion
Le soutien américain à Israël suscite d’indéniables questions géopolitiques, mettant en lumière les enjeux militaires et éthiques. Alors que les États-Unis continuent de fournir des milliards d’aide, les exigences de protection des civils se heurtent aux réalités du terrain, révélant des tensions croissantes au sein de cette alliance stratégique.