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Anniversaire de naissance de Yahya Haqqi, mentor des créateurs arabes

par Sara
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Anniversaire de naissance de Yahya Haqqi, mentor des créateurs arabes

Anniversaire de naissance : Yahya Haqqi, phare des créateurs arabes

Le 17 janvier 1905 voyait naître l’écrivain didacte Yahya Haqqi dans l’ancienne ruelle « Darb el-Maedah », située derrière la mosquée et le mausolée de Sayeda Zeinab au Caire. Fils de parents turcs, il grandissait dans un foyer bilingue, turc et arabe, imprégné de la foi et des enseignements islamiques.

Dès son jeune âge, Yahya était doué pour l’écriture. Cependant, son parcours de vie fertile et unique a fait de lui un mentor pour les créateurs arabes, particulièrement dans le domaine de la nouvelle courte. Il figure parmi les fondateurs du ministère de la Culture égyptien dans les années cinquante. Il a occupé le poste de directeur de l’administration des Arts pendant trois ans et la présidence de rédaction de la revue « Al-Majalla » pendant huit ans, de 1962 à 1970.

Cette revue est devenue une école formant les créateurs égyptiens aux arts littéraires. Les études qu’elle publiait s’imposaient comme une académie pour les créateurs arabes de l’Orient et de l’Occident. Yahya Haqqi fut le dernier « créateur » culturel à occuper de telles fonctions sans détenir un doctorat. Ses collaborateurs à « Al-Majalla » incluaient le Dr. Shukri Ayyad, académicien et critique reconnu, suivi du Dr. Abd al-Qader al-Qott, critique littéraire de renom.

La promotion de la langue arabe

À cette époque, le célèbre écrivain Naguib Mahfouz travaillait sous sa direction à l’administration des Arts. Quand Husayn Heikal souhaita recruter une équipe de créateurs pour les intégrer à l’équipe de rédaction du journal « Al-Ahram », Yahya Haqqi refusa l’offre au profit du journal « Al-Taa’won », distribué aux sociétés agricoles. Il considérait que « Al-Ahram » n’était pas aussi libre qu’il le souhaitait et que « Al-Taa’won » atteignait les paysans et leurs enfants éduqués, permettant ainsi à son message d’atteindre le peuple sans confrontation avec le censeur – Husayn Heikal – porte-parole officiel de Gamal Abdel Nasser.

Ceux qui suivent le parcours social de Yahya Haqqi sont frappés par deux faits; le premier: malgré son héritage turc, il a embrassé la culture arabe, explorer ses sources et l’œuvre de ses pionniers comme Al-Jahiz jusqu’à l’historien Abdel Rahman Al-Jabarti. Il a joué un rôle primordial dans l’évolution de la langue arabe pour répondre aux exigences de la modernité après « Taha Hussein ». Cette démarche nous amène à le considérer comme le « second mentor », après que la génération de Taha Hussein, Ali Abd al-Raziq et Mustafa Abd al-Raziq ait déplacé la langue arabe de « la réserve d’Al-Azhar » vers la vie politique et culturelle.

Au cœur de la Haute-Égypte

La seconde particularité de son parcours est son immersion dans la société égyptienne par plusieurs voies, débutant par l’enseignement dans les écoles privées, se poursuivant par l’École de droit, et le transfert vers le parquet et le barreau. Il a refusé de rester dans ce contexte mais a été contraint par sa famille, qui comprenait des fonctionnaires de haut rang, à accepter un poste de « assistant administratif » en 1927. Ce rôle le plaça au cœur de la Haute-Égypte où il œuvra à « Manfalut » dans la province d’Assiout jusqu’à la fin de l’année 1929.

Théorie de l’inéluctabilité du terme

À travers ses nouvelles, Yahya Haqqi peint l’héritage de la haine dont il fut témoin, qui se retrouve dans ses recueils comme « La Mère des Infirmes » et « Du Sang et de la Boue ». Avant ces collections, la société de la Haute-Égypte restait méconnue des écrivains et des lecteurs. Sa contribution significative fut de présenter la nouvelle courte dans sa forme européenne moderne, épurée de l’ancien langage, tout en dépeignant le « théâtre d’action » avec son récit et ses dialogues nécessaires.

Dans l’ensemble de son œuvre créative, il défendait une théorie qu’il nommait « l’inéluctabilité du terme », et qu’il explicite dans ses essais critiques. Il affirmait que le terme capable d’exprimer l’intention de l’auteur est le plus approprié, et que son usage est « inéluctable », que ce soit un terme « classique ou dialectal ».

Accompagnement des talents

Sur le plan humain, Yahya Haqqi, tout au long de sa vie de 1905 à 1992, fut un exemple de l’intellectuel enseignant, se dévouant à l’éducation des jeunes créatifs, à la découverte des talents et considérant ceux-ci comme la véritable « richesse » de la société. Il a découvert le Dr. Gamal Hamdan, célèbre géographe politique, et l’a introduit parmi les contributeurs de « Al-Majalla ».

Retraite

Après avoir exprimé sa pensée, Yahya Haqqi s’est retiré de la scène littéraire, une démarche inédite, justifiée par sa conviction que l’écrivain avisé ne se répète pas et doit se retirer s’il sent qu’il ne peut plus rien ajouter de nouveau. En marque de gratitude, il a offert sa précieuse collection de milliers de volumes à l’Université de Minya dans les années 80, une université qui à l’époque manquait cruellement de références littéraires. Cet acte illustre son amour pour le peuple et son désir de partager la connaissance, puisque cette bibliothèque était le fruit de plus d’un quart de siècle passé en Europe, dédié à l’étude et à l’achat de livres de sources fiables.

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