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Al-Doueiri: La Résistance adopte la tactique des « loups solitaires » et découvre un tunnel à Khan Younès
Selon le général Fayez al-Doueiri, expert militaire et stratégique, la manière de conduire les combats au nord de la bande de Gaza a grandement évolué. La stratégie défensive de la résistance repose désormais sur des « loups solitaires » chargés de la surveillance, de la collecte d’informations et de l’exécution des mouvements et des tirs. Quant au tunnel récemment découvert par Entité sioniste à Khan Younès, dans le sud, il serait destiné à des services publics.
Dans son analyse pour Al Jazeera, al-Doueiri a précisé que la première approche reposait sur des attaques d’envergure forçant les forces d’occupation à pénétrer profondément dans la ville de Gaza. Cependant, le nombre de troupes impliquées semble désormais limité au maximum et ne pourrait excéder une brigade.
Il a souligné que les affrontements actuels consistent essentiellement en une guerre de mouvement, l’occupant cherchant à réaliser des incursions dont la rapidité dépend des mesures de réponse effectuées par les « loups solitaires », répartis sur plusieurs zones.
Al-Doueiri a noté que le rôle de ces « loups solitaires » consiste à harceler les forces d’occupation avancées en répartissant méthodiquement leurs effectifs en harmonie avec la géographie du terrain, préparant des zones pour les embuscades et les attaques. « Si les forces d’occupation s’arrêtent et reculent, elles sont encerclées; si elles avancent, elles sont confrontées », a-t-il ajouté.
« Échange immoral »
Concernant les informations rapportées par le journal israélien « Yedioth Ahronoth », 130 commandants et officiers israéliens ayant participé à la guerre de Gaza ont envoyé une lettre au Conseil des ministres et au chef d’état-major, exigeant le refus du retour des personnes déplacées au nord de la bande de Gaza avant celui des prisonniers israéliens. Al-Doueiri a qualifié cette démarche d' »échange immoral ».
L’expert a expliqué que la lettre reflète la crise que l’occupant traverse, démontrant une conviction de l’impossibilité de vaincre militairement le mouvement de résistance islamique (Hamas), tout en confirmant que le processus de déplacement forcé reste au cœur des plans israéliens.
Images satellitaires
Pour al-Doueiri, les images satellitaires diffusées par Al Jazeera, montrant un petit nombre de véhicules israéliens le long de la côte de Gaza, ont une portée limitée et ne présagent d’aucun mouvement militaire futur, car elles n’ont pas capturé le déploiement des forces d’occupation dans les zones clés.
Tunnel de Khan Younès
Quant à la vidéo publiée par l’armée d’occupation sur un tunnel découvert à Khan Younès qui aurait été utilisé pour détenir des prisonniers, al-Doueiri a déclaré que bien que bien fini, ce tunnel appartient à la catégorie des tunnels de service public et non aux tunnels de combat stratégiques.
Il a ajouté que le tunnel découvert ne mène pas au réseau de tunnels étendu, construit selon des normes spécifiques et comprenant divers types qui ne se croisent pas. Al-Doueiri a mentionné que le drone israélien détenu par les brigades Al-Qassam, l’aile militaire du Hamas, serait utilisé pour l’ingénierie inverse afin de développer les drones de type Al-Zouari et Ababil.
Face aux affirmations des médias israéliens sur une évolution du visage de la bataille à Gaza, al-Doueiri rappelle que dans les guerres prolongées (Seconde Guerre mondiale, Vietnam, Afghanistan, Iraq), il a été nécessaire d’adapter les plans aux changements sur le terrain.
Il a souligné que l’armée d’occupation a échoué sur les plans du renseignement, opérationnel et tactique à Gaza, où « l’échec » a caractérisé son système de renseignement malgré la présence d’une grande force dans la région. Les objectifs de guerre n’ayant pas été atteints, c’est le côté militaire qui devrait décider d’un changement dans la stratégie de bataille.
Concernant les prévisions pour l’avenir des conflits à Gaza, le général al-Doueiri a révélé que la guerre est un moyen au service de la politique : « C’est la décision politique qui contrôle le rythme des batailles, tandis que l’aspect militaire exécute cette décision politique qui vise, à son tour, à prolonger le conflit. »