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Manifestation à Angers : Des agriculteurs s’opposent à une décision controversée
Ce jeudi midi, plusieurs centaines d’agriculteurs, membres d’associations environnementales et citoyens pacifistes ont exprimé leur mécontentement devant la préfecture du Maine-et-Loire à Angers. Leur but : contester la décision de la Safer, la société d’aménagement foncier et d’établissement rural des Pays-de-la-Loire, qui gère l’attribution des terres agricoles. Les manifestants ont même occupé le siège de la Safer pour montrer leur désapprobation.
Un projet contesté d’agriculture bio
Il y a quelques jours, la Safer a privilégie un projet d’agrandissement de fermes conventionnelles plutôt que celui de quatre jeunes agriculteurs souhaitant s’installer en agriculture bio. Ce projet, qui portait sur une ferme de 170 hectares à Denée, incluait diverses activités comme le maraîchage, la production de céréales destinées à la fabrication de pain, ainsi qu’un élevage bovin. Ce dernier avait suscité un fort engouement, ayant réussi à lever plusieurs centaines de milliers d’euros grâce à une mobilisation significative de la communauté locale.
Les Soulèvements de la Terre, un groupe de soutien, exigent que cette décision soit rapidement réexaminée, qualifiant la situation de « scandaleuse ».
Le renouvellement des générations en agriculture
La question du renouvellement des générations en agriculture est un sujet crucial, comme le souligne Céline Véron, conseillère régionale d’opposition du Maine-et-Loire. Elle exprime son incompréhension face à la décision de la Safer, arguant qu’elle va à l’encontre des efforts déployés pour encourager l’installation de nouveaux agriculteurs. Son groupe politique, le Printemps des Pays-de-la-Loire, a d’ailleurs appelé la présidente de région, Christelle Morançais, à intervenir sur ce dossier.
Une problématique politique en toile de fond
Cette situation soulève également des préoccupations politiques. La Confédération paysanne accuse la FNSEA d’exercer une influence disproportionnée au sein du Conseil d’administration de la Safer des Pays-de-la-Loire. Les porteurs du projet contesté ont publié une lettre ouverte sur les réseaux sociaux, dans laquelle ils réfutent l’argument selon lequel leur proposition serait « pas assez mûre ». Ils interpellent directement les membres de la Safer, leur demandant de reconnaître que l’avenir de l’agriculture ne se limite pas à des fermes de plus de 200 hectares avec des capitaux dépassant un million d’euros.
Un avenir incertain pour les exploitations agricoles
En Pays-de-la-Loire, comme dans d’autres régions françaises, environ la moitié des exploitants agricoles seront à la retraite dans les dix prochaines années. Au cours de la dernière décennie, 36 % des exploitations agricoles ont disparu, soulignant l’urgence d’assurer le renouvellement des générations dans le secteur de l’agriculture.