Action judiciaire après la réapparition de Puigdemont à Barcelone
Le juge de la Cour suprême espagnole, Pablo Yarina, a demandé des explications à la police catalane et au ministre de l’Intérieur espagnol concernant l’évasion du leader catalan séparatiste Carles Puigdemont, après son apparition fugace à Barcelone.
La police catalane a lancé une opération de recherche pour retrouver Puigdemont après qu’il ait été aperçu hier, jeudi, devant des milliers de ses partisans, avant de disparaître sans être arrêté, malgré une forte présence policière et un mandat d’arrêt en cours contre lui en Espagne.
Demandes d’éclaircissements sur les procédures policières
Le juge Yarina, qui a émis le mandat d’arrêt contre Puigdemont, souhaite des éclaircissements sur le déploiement de la police à Barcelone afin de comprendre cet « échec » et sur les mesures prises pour localiser Puigdemont et l’arrêter à la frontière. Cela fait suite à son discours bref prononcé près du parlement de Barcelone, après sept ans d’exil.
Puigdemont avait tenté de mener la Catalogne vers l’indépendance en 2017 en organisant un référendum déclaré illégal, avant de fuir à l’étranger dans une voiture. Il a passé la majorité de son exil en Belgique, puis s’est rendu dans le sud de la France.
Une réapparition inattendue
Bien qu’il n’ait pas assisté à la session d’élection du nouveau président de la région comme il le souhaitait, Puigdemont, 61 ans, est apparu sur une scène dressée au cœur de Barcelone vers 9 heures du matin, devant une foule de partisans. Il a déclaré : « Je ne sais pas combien de temps il faudra avant que nous puissions nous revoir, mes amis, mais peu importe ce qui pourrait arriver, lorsque nous nous reverrons, j’espère que nous pourrons crier à nouveau avec force : Vive la Catalogne libre ! »
Recherche active et arrestations policières
Après la brève apparition de l’ancien président de la région, sa trace a été perdue. La police a indiqué que Puigdemont avait « fui, profitant du nombre de personnes autour de lui » dans une voiture qui a tenté d’échapper à une interception policière, sans succès. En conséquence, la police catalane a immédiatement lancé une vaste opération de recherche incluant des contrôles de voiture dans les rues de Barcelone et sur les routes catalanes.
Deux agents de la police catalane ont été arrêtés pour leur implication présumée dans l’évasion de Puigdemont, tandis que les recherches pour le retrouver se poursuivent activement. L’un des agents arrêtés serait le propriétaire de la voiture dans laquelle le leader catalan a fui après son discours.
Perspectives juridiques et controverses politiques
Gonzalo Boy, l’avocat de Puigdemont, a confirmé ce vendredi à une radio catalane que son client se trouvait en dehors de l’Espagne et qu’il est « celui qui doit annoncer » où il se trouve, ajoutant que Puigdemont s’exprimera « aujourd’hui ou demain ». Malgré un projet de loi d’amnistie négocié avec le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, Puigdemont reste sous le coup d’un mandat d’arrêt, ce qui pourrait entraîner son arrestation à tout moment lors de son retour, puisque les forces de sécurité sont tenues d’exécuter le mandat d’arrêt.
La loi d’amnistie a été sévèrement critiquée par l’opposition et fait l’objet de débats juridiques depuis début juillet, lorsque la Cour suprême a décidé qu’elle ne s’applique pas à certains délits dont Puigdemont est accusé.