Le collectif féministe #NousToutes dénonce « l’inaction de l’Etat » et réclame « l’allocation d’un budget de 2,6 milliards d’euros par an pour lutter contre les violences de genre et pour accompagner les victimes ».
Plus de 900 féminicides ont été commis en presque sept ans et deux mandats d’Emmanuel Macron. Le collectif féministe #NousToutes appelle à un rassemblement ce jeudi à Paris pour dénoncer « l’indifférence » de l’exécutif. Depuis plus de six ans, nos dirigeants politiques se félicitent d’avoir mis en place des mesures contre les violences sexistes et sexuelles : la « grande cause » du quinquennat », écrit le collectif dans un communiqué.
Une banderole de 15 mètres de long, sur laquelle seront inscrits les noms et les âges des « 900 femmes tuées en raison de leur genre », sera déployée en soirée sur le parvis du Trocadéro, où 900 veilleuses lumineuses seront déposées au sol en leur mémoire.
Depuis l’accession à la présidence d’Emmanuel Macron, c’est plus de 900 féminicides qui ont été recensés et plus de 1 000 enfants devenus orphelins, affirme le communiqué de #NousToutes. Il dénonce « l’inaction de l’Etat » et réclame « l’allocation d’un budget de 2,6 milliards d’euros par an pour lutter contre les violences de genre et pour accompagner les victimes ».
Selon les chiffres officiels, qui ne concernent que les féminicides conjugaux, 833 féminicides ont été commis entre 2017 et 2023 – 739 féminicides entre 2017 et 2022 selon le ministère de l’Intérieur auxquels s’ajoutent les 94 commis en 2023 selon le ministère de la Justice. Aucune donnée officielle n’est encore disponible concernant les féminicides commis depuis le début de l’année 2024.
En novembre 2017, quelques mois après son accession à l’Elysée, Emmanuel Macron avait déclaré l’égalité entre les femmes et les hommes « grande cause du quinquennat », avec pour « premier pilier » la lutte « pour l’élimination complète des violences faites aux femmes ». Depuis le début de son mandat, un numéro d’appel d’urgence, le 3919, pour les femmes victimes de violences et leur entourage, a été mis en place ainsi que des téléphones grave danger et des bracelets anti-rapprochement notamment.
Le chef de l’Etat s’est estimé fin 2023 « inattaquable » sur la lutte contre les violences faites aux femmes et sur l’égalité femmes-hommes, des propos qui ont suscité un flot de critiques dans les rangs des associations féministes.