73 raids : les USA et le Royaume-Uni justifient l'attaque au Yémen, les Houthis menacent
La faction des Houthis au Yémen a annoncé ce vendredi que cinq de ses combattants ont été tués lors de 73 raids menés par les forces américaines et britanniques sur le pays, insistant sur le fait qu'il n'y avait aucune justification à l'attaque contre le Yémen.
Le porte-parole militaire des forces Houthies, Yahya Saree, a déclaré que "l'ennemi américano-britannique a commis dans le cadre de son soutien à la poursuite de la criminalité israélienne à Gaza, une violente agression contre le Yémen avec 73 raids".
Il a expliqué que les raids visaient la capitale Sanaa et les provinces d'Al Hudaydah, Ta'izz, Hajjah et Sa'dah, notant qu'ils avaient entraîné la mort de 5 militants Houthies et blessé 6 autres.
Il a souligné que "l'ennemi américain et britannique porte l'entière responsabilité de leur agression criminelle contre le peuple yéménite, qui ne passera pas sans réponse ni sans punition".
Des avions britanniques ont participé à l'attaque contre le Yémen (Reuters)
Pas de justification à l'attaque
Le porte-parole des Houthis, Mohammed Abdulsalam, a déclaré qu'il n'y avait aucune justification à l'attaque américano-britannique contre le Yémen, tandis que le Royaume-Uni a confirmé que les frappes contre des cibles Houthies étaient une forme de légitime défense.
Il a insisté sur le fait qu'il n'y a absolument aucune justification pour cette agression contre le Yémen, "car il n'y avait aucun danger pour la navigation internationale".
Abdulsalam a affirmé que "cibler les navires israéliens ou ceux en direction des ports des territoires palestiniens occupés continuerait", ajoutant qu'ils n'ont ciblé aucun autre pays dans le monde à part Israël.
Dans des déclarations à Al Jazeera, il a affirmé qu'"il n'y avait pas de coalition maritime en mer Rouge" mais seulement "une agression américano-britannique".
Abdulsalam a confirmé que la position yéménite était active, ce qui a poussé l'Amérique à annoncer la coalition contre les Houthis.
Passez en paix
Quant à lui, le ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement Houthi, Daifallah al-Shami, a envoyé via la plateforme X un message à tous "les navires qui traversent la mer Rouge et le détroit de Bab-el-Mandeb, nous disons passez en paix et en sécurité".
Dans le même contexte, un membre du Conseil politique suprême des Houthis, Mohammed Ali al-Houthi, a qualifié les frappes américaines et britanniques contre le Yémen de "sauvages et terroristes".
Il a décrit ces attaques comme "une agression délibérée et injustifiée, reflétant une psyché sauvage", ajoutant qu'"une réponse sera donnée à travers une déclaration qui sera publiée ultérieurement".
Par ailleurs, un responsable militaire américain a nié que le groupe Houthi ait mené toute attaque de représailles contre des navires américains et britanniques en mer Rouge en réponse au bombardement de plusieurs villes yéménites.
Le journal britannique The Guardian cite un responsable qui a déclaré qu'"il n'y avait pas eu de réponse Houthi jusqu'à présent", précisant que ce dernier indiquait que son pays ne serait pas surpris par "toute réaction des Houthis".
Quant à lui, un membre du bureau politique des Houthis, Ali al-Qahoum, avait annoncé des attaques ciblant des navires de guerre américains et britanniques en mer Rouge, en réponse aux raids menés par Washington et Londres sur la capitale Sanaa et d'autres provinces yéménites.
— Daifallah al-Shami (@DhaifAlShami650) 12 janvier 2024
Les États-Unis et le Royaume-Uni ont mené vendredi dernier, dans les premières heures, des frappes sur des cibles au Yémen en réponse à l'interdiction par les Houthis de tout navire israélien ou en route vers Israël de naviguer en mer Rouge en solidarité avec la bande de Gaza qui subit l'agression israélienne depuis plus de trois mois.
Le commandant de l'Air Force américaine au Moyen-Orient, Lexxos Greenkovich, a déclaré que "les frappes contre les Houthis visent à saper leur capacité à poursuivre leurs attaques en mer Rouge".
Le responsable américain a imputé aux Houthis et à leurs parrains iraniens la responsabilité des attaques contre la navigation maritime internationale, notant que les raids ont ciblé des centres de commandement, des dépôts de munitions et des systèmes de lancement.
De son côté, le ministre britannique des Forces Armées, James Heappey, a indiqué sur Radio Times ce vendredi que les frappes menées par le Royaume-Uni et les États-Unis durant la nuit sur des cibles militaires Houthies au Yémen étaient un acte de légitime défense.
La chaîne Al Masirah, affiliée aux Houthis, a signalé que le bombardement avait visé la base aérienne d'Al-Dailami, située à côté de l'aéroport de la capitale Sanaa, ainsi que les environs de l'aéroport d'Al Hudaydah, des zones dans la direction de Zabid, le camp militaire de Kahlan à l'est de la ville de Sa'dah, l'aéroport de Ta'izz et le camp de la 22e brigade dans la direction de Taizzia, et l'aéroport dans la direction d'Abs.
Les États-Unis et le Royaume-Uni ont mené des frappes contre des cibles au Yémen vendredi matin (Reuters)
Un coût élevé
Après les frappes, le vice-ministre des Affaires étrangères du gouvernement des Houthis, Hussein al-Ezzi, a promis de répliquer, déclarant : "Notre pays a été la cible d'une vaste agression ennemie de la part de navires, de sous-marins et d'avions de guerre américains et britanniques (…) Les États-Unis et le Royaume-Uni doivent se préparer à payer un prix élevé".
Ces dernières semaines, les Houthis ont mené plus de 25 opérations ciblant des navires commerciaux liés à Israël ou à destination des ports israéliens près du détroit stratégique de Bab-el-Mandeb.
La dernière en date a été l'attaque des Houthis sur "un navire américain qui fournissait un soutien à Israël", utilisant plus de 20 drones et des missiles en mer Rouge, qui ont été abattus par les forces américaines et britanniques, selon leurs dires.