Six détenus tunisiens entament une grève de la faim ouverte
Six détenus de l’opposition tunisienne impliqués dans l’affaire de « complot contre la sécurité de l’État » ont entamé une grève de la faim ouverte ce lundi pour protester contre leur détention depuis près d’un an sans accusations formelles ni procès.
Les détenus, dans une déclaration, réclament leur libération « et la fin des poursuites sécuritaires et judiciaires à l’encontre de tous les politiciens et activistes de la société civile soumis à l’injustice et à l’arbitraire ».
Ils appellent également les autorités « à cesser d’influencer le système judiciaire, à cesser de menacer les juges et d’intimider les avocats défendant les prisonniers d’opinion ».
Dans leur déclaration, ils exhortent « toutes les forces vives et chaque âme libre à unir leurs efforts et à élever leurs voix haut et fort pour mettre fin à la politique de la terreur, à la fermeture des dossiers fabriqués de toutes pièces, à libérer tous les détenus d’opinion et à assainir le climat politique en général ».
Les grévistes de la faim sont : Jowhar Ben Mubarak (membre du Front de Salut National), Issam Chebbi (secrétaire général du Parti Républicain), Abdelhamid Jelassi (ancien leader du Mouvement Ennahdha), Ghazi Chaouachi (ancien ministre), Hayem Turkie (ancien dirigeant du parti Al Watad), et Radha Belhaj (ancien chef du bureau présidentiel).
La sœur de Ben Mubarak, l’avocate Dalila Mseddi Ben Mubarak, membre du comité de défense des détenus, a déclaré aujourd’hui que « les détenus se considèrent comme des captifs et des otages dans la prison de Mornaguia après 356 jours de détention sans crime, aucun d’entre eux n’a été accusé d’avoir commis une infraction jusqu’à présent ».
L’avocate a ajouté que « les détenus souffrent de problèmes de santé et d’une grande frustration. Ils n’ont plus d’autre choix ».
L’opposition accuse le Président Kaïs Saïed d’avoir renversé le régime politique en 2021 sous prétexte de corriger la trajectoire de la révolution et de lutter contre la corruption, mais maintenant de chercher à dominer le pouvoir, à fabriquer des accusations contre les politiciens opposants et à exercer des pressions sur le système judiciaire.