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Médecine Personnalisée et Analyse Génomique : Mythe ou Réalité ?
La génétique, longtemps perçue comme l’avenir de la médecine préventive, laisse planer un doute sur son efficacité réelle dans la prévention des maladies les plus courantes. Les progrès significatifs de la médecine et de l’informatique ont conduit à des avancées majeures en génétique, identifiant de plus en plus de gènes influençant le risque de diverses pathologies. Cette avancée a nourri l’espoir d’une médecine individualisée, basée sur notre patrimoine génétique, offrant la promesse d’une prévention et d’un traitement améliorés des maladies. Cependant, une récente étude menée par des chercheurs de l’université de Harvard remet en question ces attentes.
L’Étude Révélatrice
Les chercheurs ont entrepris une analyse inédite, explorant l’interaction entre les gènes et l’environnement pour trois maladies répandues : le diabète de type 2, le cancer du sein et la polyarthrite rhumatoïde. À travers un modèle statistique complexe prenant en considération de multiples interactions génétiques et environnementales, les chercheurs ont évalué la capacité de prédiction du risque de contracter ces maladies.
Des Révélations Surprenantes
Pour le cancer du sein, 15 variations génétiques ont été identifiées, associées à des facteurs environnementaux tels que l’âge des premières règles, l’âge à la première grossesse et les antécédents familiaux de cancer du sein. Dans le cas du diabète, 31 variations génétiques ont été relevées, en corrélation avec des facteurs environnementaux tels que le surpoids, le tabagisme, l’activité physique et l’historique familial de diabète.
Les chercheurs ont fait une découverte inattendue : en prenant en compte les facteurs de risque environnementaux, la capacité à prédire le risque de ces maladies n’est que de 1 à 3%. Autrement dit, l’impact de nos choix de vie sur notre santé est bien plus prépondérant que notre patrimoine génétique.
Le Verdict des Chercheurs
Hugues Aschard souligne que la complexité des interactions entre facteurs génétiques et environnementaux nécessite une approche plus globale pour être réellement efficace en termes de prévention. Il souligne que le chemin vers une médecine préventive basée sur la génétique est semé d’embûches et de défis à surmonter. Son collègue Peter Kraft renchérit en affirmant que, pour la plupart des individus, les conseils médicaux restent identiques avant ou après un test génétique spécifique.
Diverses études ont déjà démontré l’impact de l’environnement et des comportements sur l’expression génétique, soulignant ainsi l’influence majeure de nos choix de vie sur notre santé.
Référence :
Hugues Aschard, Jinbo Chen, Marilyn C. Cornelis, Lori B. Chibnik, Elizabeth W. Karlson, Peter Kraft. Inclusion of Gene-Gene and Gene-Environment Interactions Unlikely to Dramatically Improve Risk Prediction for Complex Diseases. American journal of human genetics doi:10.1016/j.ajhg.2012.04.017.
Source: Lanutrition.fr