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Alors que le gouvernement traverse une période critique sur l’adoption du budget 2025, Laurent Saint-Martin, ministre en charge du Budget, a mis en garde contre les conséquences d’une éventuelle censure parlementaire. Dans un entretien accordé ce samedi, le ministre a souligné l’importance de préserver l’unité politique pour éviter une crise économique et financière majeure. « Le compromis n’est pas le chantage : il ne peut y avoir d’ultimatum », a-t-il insisté, rejetant toute forme de pression excessive dans les négociations en cours.
Des concessions face à une menace de rejet
Malgré des concessions qui avoisinent les 10 milliards d’euros, notamment sur la fiscalité de l’électricité, le projet de budget 2025 reste sous la menace d’un rejet par le Parlement. Jeudi, Michel Barnier, Premier ministre, a renoncé à augmenter les taxes sur l’électricité dans le but de convaincre le Rassemblement national (RN) de ne pas censurer le gouvernement. Cependant, le RN maintient des exigences strictes, comme un retour sur le déremboursement de certains médicaments et l’indexation des retraites sur l’inflation.
L’absence de budget : une « situation perdant-perdant »
Le ministre a détaillé les répercussions qu’aurait une absence de budget pour la France : « C’est du perdant, perdant, perdant », a-t-il martelé. En cas de rejet, 380 000 foyers supplémentaires se retrouveraient soumis à l’impôt sur le revenu, faute d’indexation du barème sur l’inflation, tandis que 17 millions de foyers verraient leurs impôts augmenter. Par ailleurs, des mesures sociales et économiques attendues, comme l’élargissement du prêt à taux zéro, seraient compromises. De plus, la Sécurité sociale risquerait de voir son déficit s’aggraver de 10 milliards d’euros.
Maintenir la crédibilité financière de la France
Laurent Saint-Martin a également souligné l’importance de maintenir la crédibilité financière de la France, particulièrement dans un contexte où le pays emprunte à des taux comparables à ceux de la Grèce. Si l’agence Standard & Poor’s a récemment confirmé la note souveraine de la France, elle a également mis en garde contre les risques d’instabilité politique. « Cette décision n’est pas un sursis, mais une marque de confiance », a précisé le ministre, rappelant que l’objectif du gouvernement reste de ramener le déficit à 5 % du PIB d’ici 2025.
Un appel à la responsabilité politique
Face à l’urgence, Laurent Saint-Martin appelle les parlementaires à dépasser leurs clivages partisans. « L’heure est trop grave. Nous avons été responsables, à chacun maintenant de l’être », a-t-il affirmé. Le ministre espère que le Parlement saura faire preuve de responsabilité et adopter un budget qui garantisse la stabilité économique et sociale du pays, à un moment où la France doit démontrer sa capacité à faire face à ses défis internes et externes.