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Dans un monde en proie à la violence et à l’incompréhension, la poésie de Jorie Graham se révèle comme un miroir de notre humanité. Dans son poème *The Killing Spree*, publié dans l’édition du 5 décembre 2024, Graham aborde des thèmes de destruction et de mémoire, interrogeant nos perceptions face aux événements contemporains.
Une œuvre puissante et évocatrice
Le poème de Graham commence avec des vers percutants :
**The Killing Spree**
whizzed past, we liked the look of it, it liquefied
death, it was here to stay, it actually
had nowhere else to go, was in its last stages now, longed to be
revelation, longed to be part of
nature making its
whistling sounds above, its
screaming
below. The classrooms exploded. The bits of desks lay about
in the dust-filled amnesia. . . .
À travers ces mots, Graham capte l’instant de la violence que nous vivons, l’urgence d’une prise de conscience collective. Elle déclare avoir senti tout au long de sa vie le besoin de se manifester, d’exemplifier et d’être témoin de son époque, comme un impératif spirituel et politique.
Une réflexion sur la mémoire et l’expérience
Graham puise souvent dans sa propre vie pour transmettre des émotions complexes et profondes. Elle évoque des événements marquants, tels que les manifestations étudiantes à Paris en mai 1968, ainsi que les préoccupations contemporaines relatives au changement climatique. En tant que professeure à Harvard, elle continue de transmettre cette vision aux nouvelles générations.
Dans sa correspondance avec Nawal Arjini, Graham souligne l’importance d’une connexion viscérale à la poésie pour transcender l’apathie de la vie moderne. Elle affirme que cette connexion est essentielle pour véritablement vivre l’expérience humaine et ressentir la douleur et la beauté du monde.
La beauté dans la tragédie
Graham explore la dynamique du poème, où la violence et la destruction ne se limitent pas à la perte de vie humaine, mais touchent également la nature et l’humanité. Elle réfléchit à la façon dont les événements tragiques se manifestent à différentes échelles et comment chaque souffrance individuelle est unique et irremplaçable.
Elle aborde également l’impact des conflits sur les campus universitaires, observant une montée de la mobilisation des jeunes face à des injustices globales. Pour Graham, ces mouvements collectifs révèlent une génération prête à revendiquer son rôle de citoyenne et à ne pas rester passive face à l’oppression.
Un appel à l’engagement artistique
Dans un contexte où la violence est omniprésente, Graham partage son inquiétude quant à la manière dont les images de souffrance peuvent créer une distance entre le spectateur et la réalité. Elle appelle à un engagement continu envers l’art, une forme de résistance qui permet d’éveiller les consciences et de maintenir la compassion vivante.
Elle recommande plusieurs poètes à lire pour enrichir cette compréhension : Osip Mandelstam, Anna Akhmatova, Mahmoud Darwish, et bien d’autres, chacun ayant abordé la lutte et la mémoire à travers leur propre lentille.
La poésie comme antidote
En fin de compte, Graham voit la poésie comme un antidote aux défis modernes. Elle encourage ses lecteurs à rester ouverts, à accueillir la douleur et l’empathie, et à reconnaître que la créativité peut offrir des solutions aux crises de notre époque. Cette approche de la poésie, loin d’être un simple reflet de la réalité, devient un moyen de transformation et de compréhension.