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En Syrie, les djihadistes et les factions rebelles alliées ont pris la majeure partie d’Alep, la deuxième ville du pays, lors d’une offensive éclair ayant causé plus de 320 morts, selon une ONG. Cette situation constitue un coup dur pour le pouvoir de Bachar al-Assad.
Une offensive violente
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a rapporté que des raids aériens russes ont eu lieu avant l’aube sur Alep, marquant les premiers bombardements depuis 2016, année où le régime avait repris le contrôle de la ville aux rebelles. Samedi après-midi, une frappe aérienne a ciblé des « véhicules civils » dans un secteur d’Alep occupé par les rebelles, tuant 16 civils, avec des indications que l’attaque a été « probablement » menée par des avions russes.
Des violences inédites
Ces violences sont les plus significatives depuis plusieurs années en Syrie, où les hostilités s’étaient globalement apaisées entre les différentes factions soutenues par divers acteurs régionaux et internationaux. Grâce à l’appui militaire de la Russie, de l’Iran et du Hezbollah libanais, le régime d’Assad avait reconquis une grande partie du pays en 2015 et la totalité d’Alep en 2016. Cependant, de vastes zones restent encore hors de son contrôle.
Prise de contrôle rapide
Les djihadistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), dominé par l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, ont lancé une offensive mercredi contre les forces du régime dans les provinces d’Idleb et d’Alep, prenant rapidement des dizaines de localités avant d’entrer dans la ville d’Alep vendredi. L’OSDH a précisé que le HTS et les factions alliées ont pris le contrôle de la majeure partie de la ville, y compris des bâtiments gouvernementaux et des prisons.
Impact sur la population civile
Le bilan des affrontements est lourd, avec 327 personnes tuées depuis le début de l’offensive, incluant 183 combattants du HTS et des factions rebelles, 100 soldats syriens et membres des forces pro-gouvernementales, ainsi que 44 civils. La plupart des habitants restent cloîtrés chez eux, et les institutions publiques et privées sont presque toutes fermées à Alep, qui comptait environ deux millions d’habitants avant la guerre.
Réactions et tensions régionales
Le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, a déclaré que les forces rebelles avaient avancé rapidement sans rencontrer de résistance significative, et que les forces du régime avaient été forcées de se retirer du centre-ville. Cette offensive intervient alors qu’un cessez-le-feu a été annoncé entre le Hezbollah et Israël, qui s’affrontent depuis plus de deux mois. Samedi, Israël a mené des frappes près de la frontière syro-libanaise, visant des sites utilisés par le Hezbollah pour acheminer des armes.
Contexte de la guerre en Syrie
Depuis le début du conflit en 2011, suite à la répression des manifestations pro-démocratie, la guerre en Syrie a fait un demi-million de morts et exacerbé une crise humanitaire sans précédent. Les tensions perdurent entre les différentes factions et puissances impliquées, rendant la situation régionale encore plus complexe.