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La Syrie face à la perte d’Alep : un tournant majeur
Selon le journal israélien « Jerusalem Post », le régime syrien est sur le point de perdre sa ville du nord, Alep, au profit des groupes d’opposition syriens menés par « Hay’at Tahrir al-Sham », en raison de son affaiblissement et de la diminution du soutien iranien après les frappes qu’il a subies de la part d’Israël.
Un moment clé pour le Moyen-Orient
Dans une analyse signée par Seth J. Frantzman, il est souligné que le Moyen-Orient se trouve à un carrefour crucial. Hay’at Tahrir al-Sham est désormais en mesure de porter le coup le plus significatif au régime du président syrien Bachar al-Assad depuis des années, alors qu’il y a encore quelques jours, ses partisans à Moscou et Téhéran pensaient pouvoir le protéger.
Le rôle de Qassem Soleimani
Pour comprendre l’importance de cette situation, Frantzman rappelle que Qassem Soleimani, le chef de la Force Qods du Corps des Gardiens de la Révolution islamique, avait été clé pour amener la Russie en Syrie, menant personnellement la bataille d’Alep en décembre 2015. Il avait voyagé à Moscou pour persuader la Russie d’intervenir militairement dans la guerre contre les rebelles et soutenir la guerre du régime contre son propre peuple durant la guerre civile syrienne.
La Russie et l’Iran étaient présents en Syrie. Le Hezbollah libanais avait envoyé des troupes en Syrie en 2012 via Qusair, au nord du Liban. Après 2016, le régime syrien a continué à prendre le contrôle de plus de territoires aux mains des insurgés, certains devenant des agents de la Turquie, tandis que d’autres se sont déplacés vers Idlib pour vivre sous le régime de Hay’at Tahrir al-Sham.
Hay’at Tahrir al-Sham : une évolution
Frantzman note que Hay’at Tahrir al-Sham, qui était autrefois liée à Al-Qaïda, a changé de nom plusieurs fois pour se rapprocher de l’Occident, tentant de communiquer avec les États-Unis. Bien que ce groupe soit considéré comme le plus radical parmi les insurgés syriens, il est également le seul véritable groupe indépendant aujourd’hui, possédant des forces significatives sur le terrain. Cela a été démontré par sa capacité à vaincre les forces du régime et à s’emparer de dizaines de villages, avançant vers Alep.
Un soutien affaibli
En 2015 et 2016, le régime syrien bénéficiait de milliers de membres du Hezbollah pour l’assister, ainsi que du soutien iranien et de frappes aériennes russes. Actuellement, il semble impuissant, en partie en raison de l’attention de Moscou portée sur l’Ukraine, et des frappes israéliennes sur le Hezbollah, qui ne peut plus envoyer de troupes via Qusair.
Frantzman conclut que le régime syrien croyait que l’histoire était de son côté jusqu’à la semaine dernière, lorsqu’il a normalisé ses relations avec l’Égypte et plusieurs pays du Golfe. Toutefois, la crise à Alep pourrait l’obliger à retirer ses défenses dans d’autres régions du pays, ce qui pourrait aider l’État islamique ou entraîner le transfert de milices irakiennes vers des zones en Syrie, menaçant les hauteurs du Golan.