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Dans ses mémoires intitulées « Liberté. Souvenirs 1954 – 2021 », Angela Merkel évoque ses rencontres avec Vladimir Poutine et appelle à une augmentation des dépenses militaires en Allemagne. L’ancienne chancelière explique que ses premiers échanges avec Poutine, qui a commencé à présider la Russie en 2000, ont été marqués par une certaine distance et un manque de souvenirs précis.
Des débuts flous avec Poutine
Lors de sa première rencontre avec Poutine à Berlin en juin 2000, Merkel, alors présidente de la CDU, n’avait pas encore une idée claire de l’ampleur de la relation future entre l’Allemagne et la Russie. Elle note dans ses mémoires qu’elle n’a pas de souvenir particulier de cette rencontre, tout comme d’une autre rencontre en février 2002 au Kremlin. Cependant, elle se souvient clairement de leurs échanges lors des consultations gouvernementales en avril 2006 à Tomsk, en Sibérie.
Une conversation révélatrice
Lors de ces consultations, Merkel, qui avait appris le russe en Allemagne de l’Est, avoue avoir éprouvé des difficultés à communiquer avec Poutine, dont l’allemand était supérieur à son russe. « Son allemand était meilleur que mon russe », écrit-elle, soulignant la difficulté de son appréhension de la langue démocratique.
Un désaccord sur les influences extérieures
Un moment clé de leur rencontre a eu lieu lors du trajet vers l’aéroport, où Poutine a évoqué des groupes en Ukraine qui avaient été incités à participer à la Révolution orange de 2004 par des fonds américains. Merkel a rétorqué que les habitants de l’Allemagne de l’Est n’avaient pas été poussés à se soulever par des fonds extérieurs, mais avaient agi de leur propre volonté pour changer leur situation.
La politique de l’OTAN et les hésitations de Merkel
Dans ses mémoires, Merkel aborde également le sommet de l’OTAN de 2008 à Bucarest, où elle a, avec Nicolas Sarkozy, bloqué l’idée que l’Ukraine et la Géorgie obtiennent un plan d’action pour l’adhésion. Elle explique avoir voulu éviter toute promesse à ces pays, ne croyant pas que le statut de MAP offrirait une protection contre l’agression de Poutine. Elle se remémore les débats difficiles avec George W. Bush, soulignant les tensions entre les deux dirigeants.
Un appel à l’augmentation des dépenses militaires
Alors que l’Allemagne n’a pas atteint l’objectif de 2 % de son PIB pour les dépenses militaires durant son mandat, Merkel affirme aujourd’hui que le pays doit dépasser ce seuil à l’avenir. Elle critique l’insuffisance des dépenses militaires, notant que des pays comme les États-Unis investissent plus de 3 % de leur PIB dans leurs forces armées. Cette déclaration souligne l’importance croissante de la sécurité militaire dans le contexte actuel des tensions internationales.