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Une étude récente révèle une augmentation alarmante des microparticules dans le gyre subtropical du Pacifique Nord, connu sous le nom de « continent de plastique ». Selon les résultats publiés par l’ONG The Ocean Cleanup dans la revue *Environmental Research Letters*, la concentration de débris plastiques de petite taille a considérablement augmenté, atteignant jusqu’à 10 millions de microparticules par kilomètre carré en 2022, soit dix fois plus qu’en 2015.
Des données inquiétantes
Laurent Lebreton, responsable de la recherche à l’ONG et premier auteur de l’étude, explique que ces données ont été collectées lors des opérations de nettoyage en mer. Il souligne que ces campagnes non seulement aident à réduire la pollution, mais servent aussi de plateformes uniques pour recueillir des informations sur des environnements éloignés. L’accumulation rapide de petits fragments de plastique en seulement sept ans est jugée *« particulièrement préoccupante »*, car l’ampleur de la pollution est bien plus importante que prévu.
Une recherche approfondie
Jean-François Ghiglione, directeur de recherche au CNRS, a salué cette étude qui confirme les soupçons d’accumulation de microplastiques dans l’océan. Contrairement à d’autres recherches qui peuvent être aléatoires, cette étude a suivi le même site pendant sept ans, permettant d’observer l’évolution des microparticules de manière continue.
Expéditions et méthodologie
Ce travail repose sur l’analyse de données collectées lors de 50 expéditions entre 2015 et 2022, avec plus d’un millier d’échantillons prélevés par différents types de filets, et des observations aériennes faites avec des avions et des drones. Les résultats montrent que la concentration de fragments plastiques de moins de 5 centimètres a augmenté de 2,9 kilos par kilomètre carré en 2015 à 14,2 kilos en 2022.
Un phénomène météorologique préoccupant
Ce continent de plastique, situé à l’est d’Hawaï, est décrit comme un aspirateur de débris, attirant tout ce qui l’entoure à cause de phénomènes météorologiques qui influencent les courants marins. Cette dynamique contribue à la hausse continue de la pollution plastique dans cette région de l’océan.