Sommaire
Le maire écologiste de Bordeaux, Pierre Hurmic, a récemment annoncé la création d’une nouvelle brigade de police municipale armée, marquant un tournant dans sa politique de sécurité. Ce choix, qui semble en contradiction avec ses positions antérieures, est motivé par une hausse de la criminalité dans la ville.
Une décision justifiée par l’évolution de la criminalité
Le 13 novembre dernier, Pierre Hurmic a expliqué que cette décision était *« le fruit d’une évolution »*, soulignant que Bordeaux, comme d’autres grandes métropoles, n’est pas épargnée par la délinquance. À moins de deux ans des élections municipales, il a reconnu une dégradation du contexte sécuritaire : *« Je ne peux pas être aveugle au fait qu’il y a une délinquance qui est devenue de plus en plus violente et je suis obligée d’y répondre »,* a-t-il déclaré.
Les détails de la nouvelle brigade
Cette brigade d’appui et de sécurisation sera composée d’environ cinquante policiers municipaux, qui seront les seuls à être équipés d’armes de poing. Attendue pour être opérationnelle mi-2025, cette équipe sera formée et soumise à une évaluation psychologique. En parallèle, Pierre Hurmic souhaite également réintroduire une *« police de proximité »* avec des brigades d’une vingtaine d’agents réparties dans cinq zones géographiques.
Un changement de cap et des réactions mitigées
Après avoir affirmé en avril qu’il ne souhaitait pas être un *« maire shérif »*, Hurmic a reconnu que cette décision était *« réfléchie depuis des mois »*. Dans le passé, il avait rejeté les critiques de ses opposants, les qualifiant de *« délibérément mensongers »*. Il est à noter que Bordeaux, dans un classement des villes *« les plus sûres de France »*, était positionnée à la 110e place sur 119, ce qui a conduit certains, comme son prédécesseur Nicolas Florian, à l’accuser de *« déni de responsabilité »*.
Les préoccupations des policiers municipaux
Les policiers municipaux de Bordeaux avaient récemment fait grève pour demander des armes létales, étant jusqu’à présent équipés de moyens non létaux tels que des pistolets à impulsion électrique et des matraques. Cette demande témoigne d’un besoin croissant de moyens adaptés face à la montée de la violence.
Des critiques émanant de l’opposition
Thomas Cazenave, ancien ministre et membre de l’opposition, a critiqué la décision de Hurmic, la qualifiant de *« en même temps bancal »*. Il a souligné que cette annonce ne résout pas le problème de sous-effectif au sein de la police municipale à Bordeaux, qui reste préoccupant.
Un contexte national
Il est important de noter qu’au sein des grandes métropoles françaises telles que Paris, Lille, et Rennes, les policiers ne sont pas autorisés à porter d’armes létales. Cependant, selon des chiffres de 2022, près de la moitié des 24 000 policiers municipaux en France sont dotés d’une arme à feu.