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La COP29 s’ouvre officiellement le lundi 11 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan, et la conférence est prévue pour se terminer le 22 novembre, bien qu’il soit probable qu’elle se prolonge. Environ 100 dirigeants mondiaux ont confirmé leur présence, attendus durant les trois premiers jours, après quoi les négociations essentielles seront poursuivies par leurs représentants, principalement des ministres de l’environnement ou d’autres hauts fonctionnaires.
La question cruciale pour ce sommet est la finance climatique. Les pays en développement exigent des assurances selon lesquelles des trillions d’euros leur parviendront au cours de la prochaine décennie pour les aider à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, alors que l’espoir de limiter le réchauffement mondial à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels s’amenuise rapidement.
Ilham Aliyev, président azerbaïdjanais
Président autocratique de l’Azerbaïdjan depuis 2003, Ilham Aliyev a utilisé la richesse pétrolière de son pays pour renforcer son influence internationale ainsi que pour enrichir sa propre famille. Fils de Heydar Aliyev, un leader national lorsque le pays faisait partie du bloc soviétique, Ilham a repris le pouvoir en 1993 après les premières élections libres post-soviétiques.
L’Azerbaïdjan est considéré comme l’un des régimes les plus corrompus au monde par Transparency International, avec un bilan des droits de l’homme très médiocre. La liberté d’expression est limitée, les médias sont soumis à des restrictions, et des préoccupations ont été soulevées concernant des prisonniers détenus depuis le conflit avec l’Arménie. Aliyev devrait ignorer ces critiques et se concentrer sur ses plans de génération et d’exportation d’énergie renouvelable ainsi que sur ses efforts pour assainir la mer Caspienne.
Mukhtar Babayev, président désigné de la COP29
Mukhtar Babayev, ministre de l’écologie et des ressources naturelles d’Azerbaïdjan, a été désigné président de la COP29. Comme son prédécesseur, Sultan Al Jaber, qui a présidé la COP28 à Dubaï, Babayev a un passé dans l’industrie pétrolière, ayant travaillé pour Socar, la compagnie pétrolière nationale, de 1994 à 2018.
Figure sympathique et compétente, Babayev est bien considéré parmi les pays en développement et développés lors des négociations, bien qu’il soit peu connu avant la décision surprise de l’Azerbaïdjan de recevoir la COP29.
Sultan Al Jaber, président de la COP29
Lors du sommet de la COP28 à Dubaï, les nations ont conclu un accord historique pour « transitionner » loin des combustibles fossiles. Bien que cet engagement ait été plus faible que le « phasing out » complet souhaité par de nombreux pays et militants, il a marqué une avancée significative dans les discussions climatiques.
Le président de la COP29, Sultan Al Jaber, ministre des Émirats arabes unis, a joué un rôle clé dans cet accord, en rassemblant les différents pays autour de la table. Sa présence continuera d’influencer le processus, ayant instauré un nouveau système de « troïka » pour les COP, visant à assurer la continuité entre les présidences.
Marina Silva, ministre de l’environnement du Brésil
Bien que de grands espoirs reposent sur la participation de Luiz Inácio Lula da Silva, il est peu probable qu’il soit présent, et sa place sera probablement prise par la ministre de l’environnement et du climat, Marina Silva. Le Brésil, en tant que président potentiel de la COP30, occupe une position clé à la COP29.
À Belem, en Amazonie, les pays devront présenter de nouveaux plans nationaux, appelés contributions déterminées au niveau national (CDN), avec des réductions plus strictes des émissions de gaz à effet de serre. Le Brésil, en tant que membre de la troïka, cherchera à inciter les gouvernements à présenter ces CDN dès que possible.
António Guterres, secrétaire général des Nations Unies
António Guterres est considéré comme l’une des figures les plus francophones sur la crise climatique. Son engagement en faveur des pays en développement et sa critique des pays riches quant à leur contribution financière seront au cœur de ses interventions à la COP29. Son message fort sera de rappeler l’urgence d’agir face à des températures en hausse et aux impacts désastreux du changement climatique.
Simon Stiell, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
Simon Stiell, originaire de l’île de Carriacou, à Grenade, a été touché personnellement par les désastres climatiques, ayant perdu la maison de sa grand-mère lors de l’ouragan Beryl. À la COP29, son rôle sera de collaborer étroitement avec la présidence azerbaïdjanaise, agissant comme intermédiaire pour toutes les parties prenantes et orientant les discussions à travers les complexités du processus de la CCNUCC.
Mia Mottley, Première ministre de la Barbade
Mia Mottley, Première ministre de la Barbade, a été une présence marquante lors des récentes COP, plaidant pour la restructuration des institutions financières internationales afin de garantir le flux de trillions d’euros d’investissements vers les pays en développement. Avec la COP29 centrée sur la finance climatique, elle sera une figure clé pour les pays cherchant à obtenir justice climatique.
Ajay Banga, président de la Banque mondiale
Le président de la Banque mondiale, Ajay Banga, est en position de faire la différence lors de la COP29, mais les réformes nécessaires à la Banque pour répondre aux besoins des pays en développement sont encore attendues. Bien que peu de progrès ait été réalisé sur la finance climatique, Banga devra répondre aux attentes lors de cet événement majeur.
Les États-Unis
Joe Biden ne devrait pas assister à la COP29, ni son prédécesseur Donald Trump. Cependant, la délégation américaine sera composée de représentants de la Maison Blanche de Biden, malgré l’absence du président. Cette délégation pourra participer aux négociations sans pouvoir engager des engagements financiers futurs, mais elle ne s’opposera pas aux décisions des autres pays.
Wopke Hoekstra, commissaire européen au climat
La délégation de l’UE à la COP29 sera réduite, car plusieurs figures clés sont en attente de confirmation. Wopke Hoekstra, qui reprend son rôle de commissaire au climat, mènera les négociations de l’UE durant la seconde semaine des discussions, face à des défis importants concernant la liberté d’action de l’UE en raison de l’évolution politique de certains États membres.
Liu Zhenmin, porte-parole climatique de la Chine
La COP29 marquera la première apparition officielle du nouvel envoyé climatique chinois, Liu Zhenmin. La Chine, plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde, sera soumise à des pressions pour s’engager sur la finance climatique et prouver que ses émissions atteindront bientôt leur pic. Les discussions sur le méthane seront également à l’ordre du jour.
Ed Miliband, secrétaire d’État britannique à la sécurité énergétique et à zéro émission nette
Ed Miliband, qui a joué un rôle significatif lors de la COP de Copenhague en 2009, revient sur la scène mondiale pour diriger les négociations britanniques à la COP29. Contrairement à ses prédécesseurs conservateurs, il sera impliqué activement dans les discussions tout au long de la conférence.
Keir Starmer, Premier ministre britannique
Keir Starmer, qui a récemment souligné l’importance de la crise climatique lors de son allocution à l’Assemblée générale des Nations Unies, se présentera à la COP29 avec des actions concrètes, y compris des promesses de réductions d’émissions significatives. La question de la manière dont le Royaume-Uni respectera ses engagements financiers envers les pays en développement sera également cruciale.
Surprises de dirigeants inattendus ?
Bien que Vladimir Poutine ait récemment rencontré Ilham Aliyev, sa présence à la COP29 semble peu probable, mais la délégation russe pourrait avoir un rôle en coulisses. De même, Narendra Modi, le Premier ministre indien, a été invité personnellement mais sa participation demeure incertaine, tout comme celle d’autres dirigeants autoritaires.