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Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a exprimé ses préoccupations face aux récents plans de licenciements annoncés par plusieurs entreprises en France. Dans une interview accordée à *La Tribune*, elle a critiqué la gestion de ces situations par le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci.
Colère face aux licenciements
Alors que de nombreux plans de licenciements et de fermetures d’usines ont été dévoilés, notamment chez Michelin, Sophie Binet n’a pas caché sa colère. Elle a interpellé le ministre Ferracci en déclarant : « Le ministre installe l’idée qu’il n’y a plus lieu de se battre : “prenez le chèque et taisez-vous“. Visiblement, il n’a pas compris son rôle : il n’est pas ministre des licenciements, mais de l’industrie ! »
La lutte pour l’emploi
Dans ses propos, Binet a souligné que « les travailleurs ne se battent pas pour avoir des indemnités et partir, ils se battent pour défendre leur emploi. Il n’y a pas pire violence sociale que le chômage. Imaginez quand vous travaillez dans une usine depuis vingt, trente, quarante ans et qu’en dix minutes, comme à Michelin, vous apprenez sa fermeture ! » Elle a évoqué l’impact dévastateur que ces décisions peuvent avoir sur les employés.
Visite de Marc Ferracci chez Michelin
Le 8 novembre, le ministre Ferracci s’est rendu sur le site de Michelin à Cholet, suite à l’annonce de la fermeture de l’usine. Cependant, il a été accueilli par des salariés en colère et a dû quitter les lieux après quelques minutes. Le lendemain, il a averti de nouvelles fermetures d’usines à venir, qui pourraient affecter « des milliers d’emplois », une annonce qui n’a pas rassuré la CGT.
Une inquiétude croissante pour l’emploi
Dans l’entretien avec *La Tribune*, Sophie Binet a alerté sur le risque d’« une violente saignée industrielle » en France. Elle estime que plus de 150 000 emplois pourraient disparaître, avec un effet domino sur les sous-traitants des grands donneurs d’ordres. Actuellement, le nombre de plans sociaux en cours frôle les 200.
Une stratégie d’augmentation des profits
Binet a décrit cette saignée comme étant causée par la même stratégie d’entreprise : « toujours augmenter les marges » et « distribuer toujours plus de profits aux actionnaires ». Concernant Michelin, elle a précisé que le groupe ferme des sites pour financer le coût du capital, malgré des records de versement de dividendes.
Le 5 novembre, Michelin a annoncé la fermeture des sites de Cholet et Vannes, qui emploient au total 1 254 salariés.