Sommaire
Vague de pertes pour Wagner au Mali : révélations du NY Times
Un rapport d’enquête publié par le New York Times aborde la défaite significative subie par le groupe Wagner, une organisation paramilitaire russe, dans le nord du Mali. Présente dans cette région depuis près de trois ans, Wagner était initialement déployée pour soutenir l’armée malienne dans sa lutte contre des groupes armés et des combattants touaregs.
Une défaite révélatrice
Malgré la réputation de Wagner en tant qu’organisation composée de « combattants aguerris », ses faiblesses ont été mises en lumière lors de cette « bataille catastrophique ». Cette défaite a des répercussions sur la stature et la crédibilité de Wagner auprès de l’armée malienne.
Contexte opérationnel
La bataille s’inscrit dans un contexte où la Russie utilise le groupe Wagner pour soutenir des dirigeants autoritaires en Afrique, leur fournissant protection et assistance militaire en échange d’un accès à leurs ressources naturelles, tout en augmentant l’influence russe dans la région et en réduisant la présence des forces occidentales et des Nations Unies. Le nombre de combattants de Wagner au Mali atteindrait 1500.
Détails de la bataille
La défaite a eu lieu en juillet dernier, lorsque les forces de Wagner, aux côtés des troupes gouvernementales maliennes, ont tenté de prendre le contrôle de la région désertique de Tinzawaten, près de la frontière algérienne. Selon une enquête menée par des journalistes du New York Times, la bataille a éclaté lorsque la colonne de Wagner, composée d’environ 20 véhicules, est tombée dans une embuscade tendue par des combattants locaux.
La colonne a ensuite été confrontée à des engins explosifs improvisés qui l’ont forcée à quitter la route principale pour des terrains difficiles. La progression a été ralentit en raison des dunes de sable et des problèmes logistiques. L’absence de connaissance du terrain désertique a mis les éléments de Wagner dans une position vulnérable, encerclés par les combattants touaregs, dont certains ont réussi à détruire un hélicoptère de soutien.
La réaction des experts
Alexander Thurston, un expert de la région du Sahel et professeur à l’Université de Cincinnati, a déclaré : « Il est plus facile pour Wagner de se déplacer dans les villages et de tuer des villageois au centre du Mali, mais il est difficile pour eux de combattre des forces aguerries dans le désert. »
Les conséquences de la défaite
Cette défaite a entraîné des pertes sans précédent pour Wagner en Afrique, avec au moins 46 mercenaires russes et 24 soldats maliens confirmés tués. Cela a porté un coup dur à la réputation de Wagner, qui était considérée comme « invitée invincible » jusqu’en juillet dernier. Les mercenaires de Wagner, durant leurs opérations au Mali, avaient joui d’une impunité totale, ayant commis de nombreuses atrocités contre des civils, y compris des tortures et des exécutions.
Réactions et frustrations
Le rapport indique que la défaite a sapé les promesses de Wagner de rendre sa présence au Mali plus sûre et plus rentable qu’en Ukraine. Bien que la direction de Wagner soit restée silencieuse à propos de la défaite, de nombreuses familles qui soutenaient autrefois le groupe ont commencé à exprimer leur colère sur les forums en ligne, accusant Wagner et la Russie de cacher des informations sur le sort de leurs proches. Une mère a écrit que des responsables russes étaient venus confisquer le fusil de chasse de son fils, lui disant qu’il était mort, ce qui a conduit à l’annulation de son permis d’arme.
Impressions au sein de l’armée malienne
Le recours à Wagner a également suscité un mécontentement croissant au sein de l’armée malienne, qui souhaite des partenaires « plus professionnels et disciplinés ». Cependant, malgré cette situation, la Russie demeure engagée dans ses intérêts au Mali, notamment pour accéder aux mines d’or, et continue ses efforts de recrutement pour maintenir sa présence dans la région.