Sommaire
La Palestine appelle à une session du Conseil de sécurité contre Israël
La présidence palestinienne a annoncé hier, mardi, son intention de se mobiliser politiquement pour examiner la possibilité de convoquer une session du Conseil de sécurité, suite à l’adoption par la Knesset (parlement israélien) d’une législation interdisant le travail de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) dans les territoires occupés.
Réactions internationales
Cette décision a provoqué une vague de condamnations, notamment de la part du Qatar, de l’Arabie Saoudite, des Émirats Arabes Unis et du Pakistan, qui ont tous dénoncé l’interdiction des activités de l’UNRWA.
L’agence de presse palestinienne officielle (Wafa) a rapporté que « la présidence palestinienne a décidé d’agir de manière urgente et immédiate, en collaboration avec les pays hôtes des réfugiés palestiniens, afin d’explorer la possibilité de se rendre au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale des Nations Unies, ainsi qu’aux organisations internationales et au Conseil des droits de l’homme, considérant la question de l’UNRWA comme un enjeu politique lié au droit au retour. »
Appels à l’action
Les dirigeants palestiniens ont salué les positions de plusieurs pays qui ont exprimé leur inquiétude face aux conséquences de cette décision israélienne, qui défie la volonté internationale. Ils ont appelé le gouvernement israélien à respecter ses engagements internationaux et à préserver les privilèges et immunités de l’UNRWA sans ingérence, tout en assumant ses responsabilités.
Ces pays ont exigé « la prise de mesures sérieuses pour mettre un terme aux agissements israéliens qui conduiront à davantage de tensions et d’instabilité », en tenant la gouvernement israélien entièrement responsable des conséquences graves de cette décision.
Une vague de condamnations
La réaction internationale contre la décision d’interdiction de l’UNRWA a été forte. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majid Al-Ansari, a déclaré lors d’une conférence de presse : « Nous enjoignons à tous de reconnaître le rôle crucial joué par l’UNRWA pour aider des millions de personnes, non seulement à Gaza, mais aussi en Cisjordanie, en Jordanie, en Syrie et au Liban. »
Il a également averti que l’arrêt du soutien à l’UNRWA aurait des conséquences catastrophiques, soulignant que « la communauté internationale ne peut rester silencieuse face à ce mépris pour ses institutions ».
Positions des pays arabes et du Pakistan
L’Arabie Saoudite a exprimé « son indignation » en qualifiant la décision d’Israël d’une « violation flagrante du droit international et d’une atteinte directe à la légitimité internationale » en raison de la catastrophe humanitaire sans précédent à laquelle sont confrontés les Palestiniens. De son côté, les Émirats Arabes Unis ont également condamné la décision, affirmant qu’elle « est en contradiction avec les dispositions de la Charte des Nations Unies et les normes internationales et qu’elle exacerbent la situation humanitaire déjà critique des Palestiniens. »
Le Pakistan a aussi dénoncé l’adoption du projet de loi par la Knesset, affirmant qu’Israël a, par cette démarche, violé à nouveau le droit international et la Charte des Nations Unies, et que l’entrave des missions vitales de l’UNRWA est un exemple des efforts systématiques d’Israël pour priver le peuple palestinien d’aide.
Critiques de la gestion internationale
Dans un autre registre, le directeur adjoint des affaires de l’UNRWA à Gaza a déclaré à Politico que « l’attention de tous est centrée sur la situation à Gaza, mais cela ne change rien, et il est surprenant que personne ne puisse agir ».
Il a ajouté qu’il existe un sentiment de double standard parmi les Palestiniens, « car si ce qui se passait était arrivé à un autre peuple, la réaction générale aurait été totalement différente ».
Des employés de l’UNRWA ont également exprimé leur mécontentement et leur colère face à la manière dont leurs collègues sont représentés dans les médias comme des terroristes « sans fournir de preuves ».
Ils se sentent injustement traités par l’ONU pour son incapacité à les protéger et craignent que le port d’un gilet avec le logo de l’ONU en fasse des cibles.
L’adoption de la loi par la Knesset
Il convient de noter que la Knesset a récemment approuvé un projet de loi interdisant à l’UNRWA d’opérer dans les territoires palestiniens occupés, malgré l’opposition des États-Unis et des Nations Unies. Les députés israéliens ont adopté le projet par un vote de 92 contre 10, après plusieurs années de critiques acerbes à l’égard de l’UNRWA, critiques intensifiées depuis le début de la guerre à Gaza suite à l’opération « Tempête d’Al-Aqsa » le 7 octobre 2023.