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La fabrication d’armes à feu via impression 3D devient de plus en plus accessible, suscitant des inquiétudes au sein de l’Openbaar Ministerie (OM) aux Pays-Bas. L’augmentation du nombre d’armes et de pièces d’armes créées par cette technologie soulève des questions de sécurité, comme en témoigne l’affaire récente d’un homme condamné à plus de deux ans de prison pour avoir fabriqué de telles armes.
Cas de Julian C. et la hausse des saisies
Julian C., un homme de 33 ans originaire de Rhoon, a été condamné après qu’une perquisition ait révélé qu’il possédait neuf imprimantes 3D, dont six étaient en train de produire des pièces pour des armes de type FGC-9, une désignation qui signifie « Fuck Gun Control ». En plus des imprimantes, la police a découvert des dizaines de pièces déjà imprimées, y compris des poignées et des composants pour chargeurs. Cette situation marque un précédent, car il s’agit de la première fois où une telle quantité d’équipement pour l’impression d’armes a été saisie.
Une augmentation préoccupante des armes 3D imprimées
Selon un porte-parole de l’OM, jusqu’en 2021, seulement 14 saisies d’armes 3D avaient été réalisées. Depuis, une tendance à la hausse a été observée. « Cette affaire illustre l’ampleur du problème ; jamais autant d’armes n’ont été imprimées à une telle échelle », a-t-il déclaré.
Actuellement, la législation ne distingue pas entre les armes factices et réelles, ce qui facilite l’accès à ces armes 3D. Julian C. a même révélé qu’il avait appris à imprimer des pièces d’arme grâce à des tutoriels sur YouTube et Google, indiquant que l’assemblage des armes était effectué par une autre personne.
Un problème de connaissance et de compétence
Jas van Driel, un expert en armement, a qualifié l’affaire de Julian C. d’unique. Selon lui, bien que l’OM exprime ses préoccupations, il n’y a pas encore une inondation d’armes 3D sur le marché. Il souligne que si de nombreuses pièces peuvent être imprimées, certains composants essentiels, comme le canon et le mécanisme de tir, nécessitent des compétences en soudure et des équipements adaptés.
Recherches sur les armes 3D imprimées
Martin Janssen, expert au Nederlands Forensisch Instituut (NFI), a initié des recherches sur ce type d’armement. Il explique que le processus d’impression 3D permet de créer une multitude d’objets, y compris des pièces d’armes. Le NFI prévoit de mener des études pour déterminer si plusieurs armes 3D trouvées sur différentes scènes de crime proviennent du même fabricant. « Si deux armes sont imprimées avec le même matériau, il est possible de remonter à la même personne », ajoute-t-il.
Un phénomène international
La problématique des armes 3D ne se limite pas aux Pays-Bas. Dans d’autres pays, comme l’Allemagne, des armes imprimées en 3D ont été retrouvées lors d’attentats, notamment lors de l’attaque d’une synagogue en 2019 à Halle. Aux États-Unis, des dizaines de milliers d’armes de ce type ont été saisies ces dernières années.