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Ce dimanche, l’Uruguay, l’une des démocraties les plus stables et moins polarisées d’Amérique Latine, se rend aux urnes pour décider si la gauche fera son retour au pouvoir ou si la coalition social-libérale en place continuera à gouverner pour cinq années supplémentaires. Les sondages prévoient qu’aucun candidat ne dépassera les 50 % des voix, ce qui entraînerait un second tour prévu le 24 novembre.
Les enjeux des élections
Yamandú Orsi, le candidat de la coalition de gauche **Frente Amplio**, a exprimé son optimisme après avoir voté, indiquant qu’il pourrait obtenir entre 40 et 45 % des voix. « C’est une preuve de cohabitation et de force constitutionnelle presque unique », a-t-il déclaré. Il a ajouté que les Uruguayens devraient vivre cette journée comme une fête plutôt que comme une guerre.
Les autres candidats en lice
Álvaro Delgado, candidat du **Parti National** de centrodroite, actuellement deuxième dans les sondages avec environ 25 %, a annoncé que les quatre candidats de la coalition gouvernementale se réuniraient pour une déclaration publique à Montevideo après l’annonce des résultats. « Si la situation se dirige vers un second tour, tout est à redéfinir », a-t-il noté.
De son côté, **Andrés Ojeda**, le candidat du **Parti Colorado** (social-démocrate), a fait parler de lui en publiant une vidéo où il s’entraîne, marquant une campagne atypique qui a contribué à renforcer son image dans les sondages. Julio María Sanguinetti, ancien président et figure politique significative, a salué la campagne d’Ojeda, la qualifiant de « notable ».
La voix de l’expérience
José Mujica, ancien président et symbole du **Frente Amplio**, a voté en fauteuil roulant en raison d’un traitement pour un cancer agressif. Il a exprimé sa déception face aux préoccupations des candidats concernant les dépenses plutôt que sur les moyens de générer des revenus. « Personne n’a parlé de comment produire un peu plus, des devises », a-t-il déclaré, soulignant également l’ampleur des dépenses de campagne d’Ojeda.
Les plebiscites en parallèle
Outre l’élection présidentielle, près de 2,72 millions d’Uruguayens sont appelés à voter pour élire les membres de la Chambre des députés et du Sénat, ainsi que sur deux plebiscites. Le premier concerne l’autorisation des perquisitions nocturnes et le second porte sur une réforme du système de retraite. Cette réforme vise à relever l’âge de départ à la retraite de 60 à 65 ans et à transformer le système de pensions, actuellement mixte, en un système totalement public.
Aucun des candidats en lice ne soutient cette réforme, qui est défendue par les syndicats et le Parti Communiste, membre du **Frente Amplio**. Dans une récente interview, Ojeda a mis en garde contre les conséquences de l’adoption de cette proposition, affirmant qu’elle pourrait ternir la réputation de l’Uruguay et le mener à devenir « une nouvelle Venezuela ».