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Les rues commerciales subissent une transformation significative, avec une multitude de salons de beauté remplaçant les magasins traditionnels tels que les boutiques de mode et de chaussures. Cette évolution, observée par de nombreux experts, soulève des inquiétudes quant à l’avenir du commerce de détail dans nos villes.
Déclin des magasins traditionnels
En 2010, les Pays-Bas comptaient encore 108 000 magasins, mais ce chiffre a chuté de près de 25 000, selon les données de Locatus, une agence spécialisée dans le marché immobilier. La plupart des pertes proviennent des magasins non alimentaires, avec une diminution de presque 24 000 établissements, notamment dans les secteurs de l’habillement et de la chaussure.
Augmentation des salons de beauté
À l’inverse, certaines catégories de commerces connaissent une croissance. Depuis 2010, près de 2 500 coiffeurs (+25 %), plus de 1 700 salons de beauté (+73 %) et 622 studios de tatouage/perçage (+200 %) ont ouvert leurs portes dans les rues commerciales.
Services sans emplacement physique
Des professions telles que le blanchiment dentaire, qui n’exigent pas forcément une vitrine, se multiplient également. D’après la Chambre de commerce, le nombre de magasins de blanchiment dentaire a explosé de 63 à 283 (+350 %) depuis 2013. De même, le secteur de l’accompagnement scolaire a progressé de près de 60 % depuis 2019.
Une transformation préoccupante
Selon Olaf Zwijnenburg, expert en commerce de détail, cette transition vers des salons de beauté et des services similaires s’explique par la nécessité de se rendre physiquement dans ces établissements pour des soins spécifiques, contrairement aux achats en ligne de vêtements ou de jouets.
Paul Moers, également expert en retail, dépeint cette situation comme une « dégradation » des rues commerciales, soutenu par Dirk Mulder de ING.
Conséquences économiques
Le déclin du nombre de clients dans les rues commerciales affecte la viabilité économique des magasins restants. Moins de trafic piéton entraîne une baisse des ventes, rendant le paiement des loyers plus difficile. Comme l’indique Zwijnenburg, ces magasins vides deviennent comparables à une « dent pourrie » dans le paysage commercial.
Stratégies de location
Face à la difficulté de trouver des locataires traditionnels, les propriétaires immobiliers choisissent souvent d’accepter des entreprises moins conventionnelles pour maintenir leurs revenus. Bien que l’ajout d’un salon de beauté ne soit pas nécessairement mauvais, une concentration excessive de ces établissements peut nuire à l’attrait global de la rue.
Vers un avenir mixte
Les propriétaires d’immeubles tentent de louer le plus longtemps possible à des entreprises réputées, mais doivent parfois se résoudre à une qualité de locataire inférieure. Cela peut conduire à une transformation des espaces en logements, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose. Un équilibre entre les types de commerces et d’habitations pourrait favoriser la vitalité des centres urbains.