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Une interview de quatre minutes accordée par Matteo Salvini, le leader de la Lega, lors de l’édition de 20 heures du Tg1 le samedi 19 octobre, a suscité une vive controverse. Cet espace, inhabituel pour un journal télévisé, a permis au vice-premier ministre d’aborder à la fois les accusations dont il fait l’objet à Palerme et le procès Open Arms, tout en réitérant ses critiques sur la gestion des migrants en Albanie.
Réactions à l’interview de Salvini
La magistrature italienne ainsi que d’autres membres du gouvernement, notamment le ministre de la Justice Carlo Nordio, ont exprimé leur désapprobation quant à l’interview. Dans un communiqué, ils ont argumenté que cette intervention a violé le principe d’équidistance entre les parties discutées. La polémique qui s’est ensuivie a révélé une fracture dans le paysage politique, la secrétaire du Parti démocrate, Elly Schlein, qualifiant l’interview de « comicio délirant » et accusant la Rai de devenir un « méga-phone du gouvernement ».
Déclarations du Cdr et solidarité syndicale
Le Cdr de Tg1 a publié une déclaration soulignant que les plus de quatre minutes consacrées à l’interview de Salvini, qui est en cours de procès, portent atteinte à l’un des principes fondamentaux de l’information : l’équilibre et l’objectivité. Ils ont aussi exprimé leurs attentes concernant un traitement équitable des parties civiles à l’approche du verdict prévu en décembre. Le syndicat Usigrai a également apporté son soutien, dénonçant une fois de plus la tendance du service public à agir en tant que porte-voix des partis politiques.
Critiques du Parti démocrate
Dans un post sur les réseaux sociaux, Elly Schlein a décrit l’interview comme un « comizio délirante » qui attaque les juges faisant leur devoir, tout en mettant en garde contre une éventuelle érosion de la séparation des pouvoirs. Les membres du Parti démocrate au sein de la commission de surveillance de la Rai ont également exprimé leur indignation, appelant le directeur du Tg1, Gian Marco Chiocci, à respecter son mandat d’assurer un journalisme équilibré.
Réponse de la Lega et d’Unirai
La Lega a réagi en affirmant sa solidarité avec les journalistes de la Rai, les encourageant à continuer d’informer sans se plier aux pressions politiques. Ils ont également critiqué Elly Schlein pour ses appels à un contrôle de l’information, insinuant qu’elle pourrait faire appel à des institutions judiciaires si elle désire des discours à sens unique. Le syndicat Unirai a fait écho à ces préoccupations, dénonçant les tentatives de la politique de dicter les contenus médiatiques, tout en défendant l’intégrité du Tg1.