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La lutte politique en Italie s’intensifie alors que les ministres Carlo Nordio et Matteo Salvini expriment des préoccupations majeures concernant l’intervention de la magistrature dans des questions de sécurité nationale, particulièrement en relation avec les migrants.
Nordio : La politique doit intervenir
Le ministre de la Justice, Carlo Nordio, a affirmé que les décisions de la magistrature pourraient entraîner des incidents diplomatiques, notamment en qualifiant des pays amis comme le Maroc de « non sûrs ». Il a souligné que si l’on considère que des États comme les États-Unis ne sont pas sûrs en raison de la peine de mort, alors cela soulève des questions sur la sécurité générale de certains pays. « Ces questions sont de haute politique et ne peuvent pas être laissées à la magistrature », a-t-il déclaré.
Selon Nordio, « si la magistrature dépasse ses pouvoirs en se donnant des prérogatives qu’elle ne devrait pas avoir, comme définir un État sûr, la politique doit alors intervenir ». Il a insisté sur le fait que les élus répondent au peuple et que si ce dernier n’est pas d’accord, ils doivent rendre des comptes. Il a également mentionné que la magistrature, bien qu’autonome et indépendante, ne doit pas revendiquer des prérogatives politiques.
Concernant la relation entre le gouvernement et la magistrature, Nordio a déclaré : « Y a-t-il une tension ? Je dirais que non. J’ai reçu plusieurs fois des représentants de l’ANM et nous avons des idées différentes, mais nous cherchons toujours à converger pour améliorer l’efficacité de la justice ». En tant qu’ancien magistrat, il a rejeté l’idée que le gouvernement soit en guerre contre la magistrature.
Salvini : Mobilisation contre une magistrature politicisée
Matteo Salvini, de son côté, a convoqué en urgence un Conseil fédéral de la Ligue après ce qu’il appelle un « attentat à l’Italie et aux Italiens » provenant d’une partie de la magistrature politicisée. Ce commentaire fait référence à un récent jugement sur des affaires liées à l’Albanie et au processus Open Arms.
Dans les jours à venir, la Ligue prévoit de soumettre des motions dans les municipalités italiennes pour réaffirmer la nécessité de défendre les frontières. De plus, des stands seront organisés dans toutes les villes italiennes les 14 et 15 décembre, en lien avec le jugement Open Arms programmé à Palerme le 20 décembre. Pour Salvini, « quiconque empêche la défense des frontières met en danger le pays ».
Musumeci : Les menaces de la magistrature de gauche
Le ministre Nello Musumeci a également exprimé son inquiétude face à ce qu’il décrit comme une « magistrature de gauche » qui cherche à imposer ses règles plutôt qu’à appliquer les lois. Il a déclaré : « Ce gouvernement agace de nombreux pouvoirs forts, y compris certaines factions de la magistrature qui demeurent hostiles ». Il a qualifié les événements des dernières 24 heures d' »alarmants » et a appelé à une conscience accrue des responsabilités publiques.