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Les ingénieurs de l’EPFL et de l’ETH Zurich proposent une solution innovante pour réduire les embouteillages en Suisse, en introduisant un système de gestion du trafic qui divise les routes en voies rapides et lentes. Ce système, basé sur l’utilisation de crédits, vise à minimiser les heures de congestion pendant les heures de pointe.
Une approche révolutionnaire
Dans le cadre d’une étude, les chercheurs de l’ETH ont présenté un système de gestion du trafic non monétaire appelé « Carma ». Ce système permet de segmenter le trafic en deux types de voies : une voie rapide et sans embouteillage, et des voies plus lentes. Les automobilistes peuvent utiliser des crédits pour accéder à la voie rapide, ce qui devrait réduire les embouteillages, notamment le matin et le soir.
Au cours de l’année dernière, les Suisses ont passé un total de 48 847 heures bloqués dans le trafic, un nouveau record. Les usagers qui se rendent dans les grandes villes comme Zurich, Bâle ou Genève doivent souvent faire preuve de patience en raison des surcharges de trafic.
Une valorisation dynamique du temps
Selon Kenan Zhang, professeure assistante à l’EPFL et co-auteure de l’étude, les modèles traditionnels supposent que tous les conducteurs sont également pressés d’atteindre leur destination. « Avec notre système Carma, nous prenons en compte que les usagers peuvent avoir des degrés d’urgence différents selon les jours. » Les automobilistes peuvent alors utiliser leurs points Carma lorsqu’ils doivent se rendre rapidement à un endroit.
Un système juste et efficace
Il est important de noter que les automobilistes qui préfèrent rouler lentement ne peuvent pas vendre leurs crédits, souligne Zhang : « Un aspect central du système est que les points Carma n’ont aucune valeur commerciale. » Cela rend la méthode non seulement efficace, mais aussi équitable, car de nombreux systèmes actuels basés sur des péages discriminent les conducteurs à faibles revenus, les obligeant à voyager à des heures moins chargées.
Les avis des experts
Pour Thomas Sauter-Servaes, directeur du programme de systèmes de transport à la ZHAW, l’étude de l’ETH va dans le bon sens : « Nous avons besoin de nouvelles approches créatives pour utiliser de manière plus intelligente l’infrastructure de transport existante. » Cependant, il souligne que la question fondamentale reste de savoir si nous souhaitons continuer à utiliser nos ressources de transport individuel de manière aussi inefficace, alors que les véhicules sont souvent très peu occupés pendant les heures de pointe.