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Les défis des journalistes palestiniens face aux violences en Gaza
Le 7 octobre dernier, de nombreux médias francophones ont contacté le bureau de Rami Abu Jamous pour obtenir des nouvelles de Gaza. Au cours de cet entretien, il a décrit les souffrances des Palestiniens, les massacres, l’humiliation et la famine, affirmant que Gaza était un enfer sur terre. Cependant, il a ressenti une contrainte à s’exprimer pleinement sur certaines chaînes, son temps étant limité à répondre à la question répétitive : « Condamnez-vous le Hamas ? ».
Une discussion biaisée
Dans ses mémoires sur le site « Orient 21 », ce journaliste a partagé qu’une participante à la discussion, membre d’une organisation juive, a longtemps accusé les Palestiniens de vouloir insérer le 7 octobre 2023 dans un contexte qui n’a rien à voir avec les 75 années précédentes. Elle a exprimé sa tristesse face à l’absence de condamnation des voix venant de Gaza concernant l’attaque du 7 octobre, craignant des représailles de la part du Hamas.
La douleur des journalistes
Rami Abu Jamous, fondateur de « Gaza Press », qui assiste et traduit pour les journalistes occidentaux, a été contraint de quitter son appartement à Gaza avec sa femme en raison de l’agression israélienne sur le territoire. Dans ses réflexions, il souligne qu’il ne défend pas le Hamas et rappelle une déclaration de Moshe Dayan, ancien chef d’état-major israélien, qui avait reconnu le droit des personnes dont les terres ont été prises à se défendre.
Une perspective historique
Abu Jamous souligne le paradoxe, demandant si l’on doit blâmer son frère ou son voisin pour la souffrance infligée. Il s’interroge : pourquoi personne n’a-t-il demandé à la participante de condamner la mort de près de 42 000 Palestiniens dans les massacres de l’armée israélienne ? Il évoque également la discrimination raciale en Entité sioniste, où tout accusé israélien est jugé par une cour civile, tandis que ceux des territoires occupés passent devant des tribunaux militaires.
Le double discours
Le journaliste se souvient également de Charles Enderlin, ex-correspondant de France 2 à Jérusalem, dont le caméraman a filmé la célèbre scène de l’assassinat de l’enfant Muhammad al-Durra. Enderlin a dû se justifier devant les militants pro-israéliens qui l’accusaient de manipulation. Ce dernier a mentionné que lecheikh Ahmed Yacine, fondateur du Hamas, avait prédit la fin d’Entité sioniste pour 2027, ce à quoi Abu Jamous aurait voulu répondre en soulignant que Benjamin Netanyahu tient un discours similaire.
Les répercussions de la censure
Abu Jamous note que la censure est omniprésente dans les conflits, y compris en Entité sioniste, où la censure militaire contrôle la production médiatique. Il aurait aimé avoir le temps de discuter avec Enderlin sur ces enjeux, affirmant que les blessures et les pertes en vies humaines à Gaza sont réelles et que la censure touche toutes les parties, empêchant une compréhension claire de la situation.