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Le nouveau puissant rocket Vulcan Centaur de United Launch Alliance (ULA) a réussi son deuxième lancement consécutif. Ce lanceur, qui succède à l’Atlas V, a décollé le 4 octobre à 7h25 EDT (11h25 GMT) depuis la station spatiale de Cape Canaveral en Floride, marquant le début d’un vol test clé dénommé Cert-2.
Tout s’est bien déroulé, permettant au nouvel engin de rester sur la voie menant à sa certification pour des missions de sécurité nationale. Cette étape pourrait être validée dans les prochaines semaines après que ULA et la Force spatiale américaine auront examiné les données du vol.
« Nous sommes tous très excités de voir qu’il s’agit d’un lancement significatif en termes de notre certification et de l’avenir du Vulcan, » a déclaré Megan Lepien, responsable du programme pour la Force spatiale, lors du livestream du lancement. « C’était une réalisation incroyable de la part de cette équipe. »
Performances du Vulcan Centaur
Le Vulcan Centaur a effectué son vol inaugural en janvier dernier lors de la mission Cert-1, qui a été couronnée de succès, livrant le lander lunaire privé Peregrine dans une orbite elliptique pour intercepter la Lune. Cependant, Peregrine n’a pas réussi à atteindre la surface lunaire en raison d’une fuite de propergol, ce qui a conduit à un retour anticipé sur Terre avant sa destruction dans l’atmosphère.
Modification de la mission Cert-2
Initialement, Cert-2 devait être le premier vol du Dream Chaser, un véhicule spatial robotisé développé par Sierra Space. Cependant, comme le véhicule n’était pas prêt, ULA a adapté sa mission, remplaçant le chargement client par un « simulateur de masse » et des instruments de surveillance de rocket.
Cette adaptation a induit des coûts supplémentaires pour ULA, dont le patron, Tory Bruno, a précisé que le prix de Cert-2 se situait dans les « dizaines de millions de dollars ». « Cert-2 a un objectif principal : voler une seconde fois et réussir à nouveau, » a-t-il ajouté lors d’un briefing avant le lancement.
Un vol sans accrocs
Vulcan Centaur a semblé fonctionner parfaitement tout au long du vol, accomplissant toutes les étapes majeures à temps. Il a largué ses deux boosters solides environ deux minutes après le décollage et a effectué une séparation de phase réussie quelques minutes plus tard. Une éjection de matière inexpliquée a été observée environ 39 secondes après le lancement, mais cela n’a pas perturbé le profil de vol prévu.
Le étage supérieur Centaur V a réalisé deux longues brûlées moteur comme prévu, la seconde se terminant environ 35 minutes après le lancement, signalant la fin de la mission principale Cert-2. ULA a également prévu des manœuvres supplémentaires pour mieux comprendre le comportement de ce étage supérieur.
Vers une longévité accrue des opérations dans l’espace
Ces manœuvres visent à développer une future version du Centaur V capable d’opérer dans l’espace pendant des périodes prolongées. Tory Bruno a déclaré : « Nous pensons qu’il est possible de transformer cela en mois, ce qui serait révolutionnaire. » Cela permettrait d’établir une capacité de transport spatial pour la mobilité et le service en orbite.
Après ces manœuvres, le Centaur V devrait se diriger vers une orbite de mise en décharge autour du Soleil, où il sera « passivé », c’est-à-dire vidé de son propergol et de son énergie pour devenir un bloc de métal inerte.
Prochaines étapes pour ULA
ULA analysera désormais les données de vol de Cert-2 avant de les transmettre aux autorités de la Force spatiale pour une analyse ultérieure. La certification pourrait suivre rapidement si tout est jugé favorable.
“Si la mission se déroule aussi bien que celle de Cert-1, le processus sera rapide,” a affirmé Bruno. ULA prévoit de lancer deux missions de sécurité nationale, USSF-106 et USSF-87, avec le Vulcan Centaur d’ici la fin de l’année, tout en envisageant une année 2025 chargée avec 20 missions, dont la moitié effectuées avec le Vulcan Centaur.
Un des prochains vols du Vulcan Centaur pourrait être celui du Dream Chaser, lorsque ce dernier sera prêt. « Nous avons de la place dans le manifeste de 2025 pour le Dream Chaser, » a conclu Bruno.