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ExxonMobil ferme son unité pétrochimique près du Havre
Le géant pétrolier américain ExxonMobil a annoncé la fermeture de son usine de pétrochimie située à Port-Jérôme-sur-Seine, près du Havre. Cette décision s’accompagne d’une suppression de 677 postes sur un total de 961 employés dans cette filiale, marquant une période difficile pour les salariés alors même que la multinationale continue d’intensifier ses investissements dans les hydrocarbures et le gaz de schiste aux États-Unis, sans tenir compte des critiques émises à ce sujet.
Des craintes pour l’emploi en France
Cette annonce vient s’ajouter à une série de restructurations inquiétantes dans le secteur industriel français, avec l’équipementier automobile Valeo qui ferme trois usines et le distributeur Casino qui prévoit la suppression de 3 000 postes. La fermeture de l’unité pétrochimique d’ExxonMobil souligne les défis auxquels fait face le secteur, notamment face à des concurrents américains et chinois bénéficiant d’installations plus modernes et rentables.
Un positionnement stratégique axé sur la rentabilité
ExxonMobil, connu sous la marque Esso en France, justifie sa décision par des raisons de rentabilité. Elle explique que l’usine ne peut plus rivaliser avec des sites contemporains qui produisent de façon bien plus efficace, dans des zones où les coûts de matières premières et d’énergie sont significativement inférieurs. De plus, la filiale française d’ExxonMobil, EMCF, a enregistré des pertes cumulées de 1 milliard d’euros au cours des cinq dernières années.
Des profits mirobolants malgré la restructuration
Malgré ces difficultés en Europe, ExxonMobil affiche des résultats financiers impressionnants à l’international. En 2022, la société a réalisé un bénéfice net de 56 milliards de dollars, lui permettant ainsi de verser près de 15 milliards de dollars en dividendes et d’acheter 17,5 milliards de dollars d’actions. Ces performances contrastent avec les difficultés rencontrées par ses installations en France, renforçant le sentiment d’inquiétude parmi les employés.
Une stratégie tournée vers les hydrocarbures
ExxonMobil n’hésite pas à mettre les bouchées doubles sur les investissements dans les hydrocarbures, y compris le pétrole et le gaz de schiste. En 2023, le groupe a investi près de 20 milliards de dollars dans l’exploration et la production des énergies fossiles. Son plan stratégique vise à doubler son niveau de profit entre 2019 et 2027, renforçant ainsi sa position sur un marché mondial en pleine mutation.
Les défis environnementaux et les critiques
La stratégie d’ExxonMobil a suscité des critiques, notamment en ce qui concerne son impact sur l’environnement. Bien que la société ait mis en avant des initiatives dans le domaine des énergies renouvelables, elle reste principalement axée sur l’exploitation des énergies fossiles, jugées responsables du changement climatique. Les experts soulignent également que la production de pétrole et de gaz continue d’augmenter malgré les engagements pris lors d’accords internationaux sur le climat.
L’avenir d’ExxonMobil en France et à l’international
Alors qu’ExxonMobil se recentre sur ses activités nord-américaines, notamment par des acquisitions comme celle de Pioneer Natural Resources, l’avenir de ses opérations en France semble incertain. Le maintien de la raffinerie à Port-Jérôme-sur-Seine est prévu, mais les employés restent préoccupés par des coupes potentielles futures. De plus, l’orientation vers des énergies plus vertes en Europe pourrait créer des tensions supplémentaires pour une entreprise dont les opérations semblent davantage prospérer hors du Vieux Continent.
Avec la fermeture de son site en France et les investissements massifs dans les énergies fossiles aux États-Unis, ExxonMobil trace une voie qui soulève des questions sur l’avenir durable de ses pratiques dans un monde de plus en plus conscient des enjeux climatiques.