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Le Bal masqué de Théodore Reinach : Une soirée parodique à la villa Kérylos
Dans son ouvrage Le Bal masqué de Théodore Reinach, l’essayiste Sophie Rabau nous plonge dans une soirée mondaine parodique au début du XXe siècle, où même Sappho serait présente. Dans cette œuvre publiée par Les Belles Lettres, l’autrice explore avec brio le concept de la parodie tout en rendant hommage à un contexte historique fascinant.
Une parodie riche en références
Le XVIIe siècle appréciait particulièrement l’art de détourner des textes nobles pour en proposer des versions actualisées et souvent burlesques. Ce type d’exercice littéraire, loin d’être anodin, renouvèle notre approche des œuvres originales. Sophie Rabau excelle dans cet art de la parodie, comme elle l’avait déjà démontré dans son précédent livre, Carmen, pour changer.
Dans Le Bal masqué de Théodore Reinach, Rabau imagine Sappho, la célèbre poétesse et musicienne de l’Antiquité, incarnée comme une guitariste quelque peu hédoniste. L’histoire commence par une anecdote touchante sur la participation de Marika Anninos, la grand-mère de l’autrice, à un bal costumé organisé par le philologue Théodore Reinach dans sa villa Kérylos, une somptueuse construction inspirée de la Grèce antique.
La villa Kérylos : Un décor enchanteur
Construite au début du XXe siècle par l’architecte Emmanuel Pontremoli à Beaulieu-sur-Mer, la villa Kérylos allie luxe et modernité, offrant un cadre idéal pour cette rencontre littéraire. Lieu de rencontre de nombreuses personnalités, ce bal a accueilli des figures emblématiques telles qu’Isadora Duncan, Maria Callas et bien d’autres, créant ainsi un tableau vivant de l’époque.
Des invités inattendus et des thèmes puissants
Riche en rebondissements, le récit met en lumière des célébrités de l’époque et des personnages historiques variés qui se croisent lors de cette soirée. Au milieu des danses et des chants, des figures iconiques comme Violetta Valéry, la célèbre Traviata, font leur apparition, tandis que diverses tonalités musicales — valse, fox-trot, farandole — animent les événements.
À travers ces récits, des thèmes de l’hospitalité et de l’appartenance sont abordés, mettant en exergue la présence d’apatrides en quête d’une patrie. Les réflexions de Théodore Reinach sur l’antisémitisme et les pogroms en Allemagne ajoutent une profondeur poignante à cette représentation festive, nous rappelant l’histoire tragique qui suivra.
Le Bal masqué de Théodore Reinach, un livre captivant et audacieux, dévoile avec talent le mélange d’art et d’histoire, tout en interrogeant notre rapport à la mémoire collective et à la beauté. C’est une œuvre à découvrir absolument pour tous les passionnés d’arts et de littérature.