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Beyfortus : un médicament innovant contre la bronchiolite en France
Le Beyfortus, un médicament à base d’anticorps monoclonaux, a déjà prouvé son efficacité l’année dernière auprès de 250 000 nouveau-nés en France. Étant désormais administré à tous les bébés nés depuis le 1er janvier, son coût demeure un facteur préoccupant.
Un traitement préventif, pas un vaccin
Il est essentiel de comprendre que le Beyfortus constitue une immunisation préventive plutôt qu’un vaccin. Bien que cette injection puisse sembler similaire à d’autres vaccins aux yeux des parents, il est fondamental de distinguer son rôle. Le médicament, autorisé sur le marché en 2022 suite à des études cliniques portant sur des milliers d’enfants, vise à renforcer l’immunité des nouveau-nés face au virus respiratoire syncytial (VRS), responsable de la bronchiolite.
Impact de la bronchiolite sur les familles et les services de santé
Les derniers hivers ont été particulièrement éprouvants pour les bébés et leurs parents, ainsi que pour les services pédiatriques, y compris les urgences et les réanimations. La bronchiolite peut devenir une affection complexe pendant le premier hiver des nouveau-nés.
François Galodé, pneumo-pédiatre au CHU de Bordeaux, souligne que bien que tous les bébés soient vulnérables au VRS, les plus jeunes courent un risque accru de complications. Jusqu’à l’introduction du Beyfortus, les familles ne disposaient que de gestes préventifs tels que le lavage des mains et le port de masques. L’année précédente, près de 250 000 bébés avaient reçu cette injection, principalement dans les établissements hospitaliers.
Efficacité prouvée du Beyfortus
Selon une étude publiée en juillet dernier par Santé publique France, l’efficacité du Beyfortus pour prévenir les cas graves de bronchiolite est évaluée entre 76 % et 81 %. Cette campagne a permis d’éviter environ 6 000 hospitalisations dues à la bronchiolite.
Prescrit sur ordonnance : Accessibilité et coûts
Actuellement, la bronchiolite affecte près de 30 % des nourrissons de moins de deux ans en France, représentant environ 480 000 cas annuels, dont 2 à 3 % nécessitent une hospitalisation pour des formes plus sévères. Barbara Ros, pédiatre en réanimation, précise que le Beyfortus, bien qu’il ne puisse éradiquer la bronchiolite, aidera à la contenir. Depuis le 15 septembre, tous les bébés nés à partir du 1er janvier 2024 sont éligibles à ce traitement, administré avec le consentement des parents.
Cependant, le coût du Beyfortus, fixé à 401,80 €, pose problème. Bien que la Sécurité sociale prenne en charge 30 %, le reste est généralement remboursé par les mutuelles. Les familles sans couverture complémentaires doivent assumer la totalité des frais pour un médicament jugé « indispensable » dans les premiers mois de vie de l’enfant. La communauté pédiatrique milite actuellement pour une augmentation du taux de remboursement.
Une alternative pour les futures mères : le vaccin Abrysvo
Pour les futurs parents, la Haute Autorité de santé a recommandé un vaccin, Abrysvo, qui permet aux mères de transmettre des anticorps contre le VRS lors de l’injection à quinze jours de l’accouchement. Ce vaccin contribue à protéger le nourrisson durant ses premiers mois.
Abrysvo s’ajoute aux autres mesures de prévention, telles que le vaccin contre la coqueluche, pouvant être administré en même temps ou juste après celui contre le VRS. Les bébés dont la mère a été vaccinée contre la bronchiolite ne nécessiteront pas d’injection de Beyfortus dans le cadre de leur vaccination initiale.