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Annie Genevard : Une figure de proue au ministère de l’Agriculture
Peu connue du grand public, Annie Genevard s’est imposée comme une personnalité majeure de l’aile droite du parti gaulliste depuis le début des années 2010. À 68 ans, elle a récemment pris la succession de Marc Fesneau au sein du gouvernement Barnier en qualité de ministre de l’Agriculture.
Une nomination inattendue
Bien que sa nomination dans le gouvernement Barnier ne soit pas une réelle surprise, beaucoup s’attendaient à voir cette ancienne professeur de français et de latin atterrir au ministère de l’Éducation nationale, poste pour lequel elle avait exprimé son intérêt. C’est finalement à l’Agriculture qu’Annie Genevard déploie son expérience, bien que son CV ne la prédestinait pas forcément à ce portefeuille.
Un parcours politique marqué par la discrétion
Longtemps dans l’ombre, Genevard a vu sa visibilité augmenter suite à la dissolution du parti gaulliste. Sa candidature lors de l’élection à la présidence de l’Assemblée Nationale, où elle se désista en faveur de Yaël Braun-Pivet, a été un tournant déterminant. Élue sixième vice-présidente au bureau de l’Assemblée, poste qu’elle avait déjà occupé entre 2017 et 2022, elle est devenue une figure clé des débats politiques. Un proche du parti souligne qu’elle a joué un rôle significatif lors des négociations avec Michel Barnier.
Un ancrage fort au sein des Républicains
Annie Genevard affiche un attachement profond à son parti. Petite-fille d’immigrés communistes italiens, elle est la fille de la députée chiraquienne Irène Tharin, qui a battu Pierre Moscovici dans le Doubs. Bien qu’elle ait pris sa première carte au RPR en 1996, elle est aujourd’hui considérée comme l’une de ses figures emblématiques. Son retour au siège du parti, après le coup de force d’Éric Ciotti, symbolise son engagement indéfectible envers Les Républicains.
Une expérience ou une opportunité ?
Depuis 2012, Annie Genevard siège en tant que députée de son département et a occupé plusieurs postes clés, dont celui de vice-présidente de l’Assemblée nationale et porte-parole des LR. Un ancien député souligne que sa nomination au ministère repose sur sa connaissance des rouages de l’Assemblée et son réseau établi au fil des ans.
Des convictions sur l’éducation et les valeurs
En dépit d’un style souvent modéré, Annie Genevard représente l’aile conservatrice des Républicains. Elle s’est opposée au mariage pour tous et reste fermement contre la PMA pour toutes. Son discours sur le communautarisme et ses critiques des manifestations culturelles témoignent de ses positions bien ancrées. Quand elle a invité François Ruffin à remettre sa chemise au Palais Bourbon, elle a démontré son sens du spectacle, même si sa manière de communiquer est souvent jugée comme laconique.
Une loyauté reconnue
Membre active dès 2014, elle a été nommée secrétaire nationale de l’UMP sur recommandation de Nicolas Sarkozy. Son soutien indéfectible à François Fillon et Laurent Wauquiez témoigne de sa place au cœur des décisions stratégiques des Républicains. Cette loyauté a sans doute pesé dans la balance lors de sa nomination par Michel Barnier.
Sa gestion des relations internes
Dans un contexte souvent tendu au sein du parti, Genevard est appréciée pour sa capacité à rassembler les différentes factions. En tant que secrétaire générale, elle a amélioré la communication entre élus, cherchant à apaiser les tensions parmi les figures du parti, bien que ses succès aient parfois été limités.
Une critique constructive du macronisme
Dédiée à l’indépendance de sa famille politique, Annie Genevard s’est toujours opposée à un rapprochement avec le gouvernement macroniste. Son rejet d’une « opposition constructive » aux politiques de Macron illustre sa volonté de maintenir un cap clair face aux défis politiques actuels.
Un parcours académique solide
Titulaire du Capes de lettres classiques, Annie Genevard a enseigné le français et le latin au lycée de Morteau. Cette expérience lui a permis de développer des idées sur les questions éducatives, s’opposant aux réformes qu’elle jugeait nuisibles à l’identité culturelle française.