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La relance de la centrale de Three Mile Island : un tournant pour le nucléaire aux États-Unis
Après sa mise hors service en 2019, l’unité nucléaire de la centrale de Three Mile Island (TMI) en Pennsylvanie, qui a été le site du plus grave accident nucléaire de l’histoire des États-Unis en 1979, s’apprête à redémarrer. Cette initiative vise à fournir de l’électricité au géant de l’informatique Microsoft.
Un partenariat stratégique avec Microsoft
Le groupe énergétique américain Constellation a annoncé le 20 septembre la relance de l’unité nucléaire à TMI. Ce projet a pour but de répondre aux besoins énergétiques des centres de données de Microsoft. Un accord de 20 ans a été signé entre les deux entités, permettant la réactivation de l’unité 1, située non loin de l’emplacement de l’accident survenu il y a 45 ans.
Restauration de l’unité 1
L’unité 1 était à l’arrêt depuis 2019 pour des raisons économiques, bien qu’elle ait une capacité de production de 837 mégawatts, suffisante pour alimenter plus de 800 000 foyers. Constellation, propriétaire de cette unité depuis 1999, souhaite effectuer des investissements majeurs pour restaurer la centrale, notamment en renouvelant la turbine, le générateur et les systèmes de refroidissement. Selon le PDG de Constellation, Joe Dominguez, « Alimenter les industries essentielles à la compétitivité économique et technologique mondiale de notre pays nécessite une abondance d’énergie sans carbone ».
Un passé chargé en incidents
Le site de Three Mile Island n’est pas étranger aux préoccupations de sécurité. En 2009, une contamination radioactive mineure a touché quelques employés. Cependant, c’est l’incident du 28 mars 1979 qui demeure gravé dans les mémoires. À cette époque, une série de défaillances et d’erreurs humaines ont conduit à la fusion du cœur du réacteur de l’unité 2 en raison d’un manque de refroidissement. Bien qu’aucun rejet radioactif majeur n’ait été signalé, cet événement a été classé 5 sur 7 sur l’échelle des risques nucléaires, lançant un débat intense sur l’avenir du nucléaire aux États-Unis.
Une consommation électrique massive en perspective
Avant de redémarrer le réacteur nucléaire de l’unité 1, l’approbation de la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis est nécessaire, suite à un examen complet de la sécurité et de l’environnement. Le projet pourrait générer jusqu’à 3 400 emplois directs et indirects, avec une opérationnalité prévue pour 2028. Bobby Hollis, responsable de l’énergie chez Microsoft, a déclaré que cet accord « constitue une étape majeure dans les efforts de Microsoft pour aider à décarboner le réseau ».
La montée en puissance de l’intelligence artificielle exige des capacités de calcul colossales, soutenues par d’innombrables serveurs dans des centres de données. Cette demande d’énergie considérable pourrait mettre à rude épreuve le réseau électrique américain, nécessitant l’ajout de nouvelles ressources. Dans ce cadre, Microsoft a récemment annoncé un partenariat avec BlackRock pour investir 100 milliards de dollars dans des infrastructures liées à l’intelligence artificielle, incluant la création et l’extension de centres de données ainsi que des installations de production d’électricité.
Vers un avenir renouvelé pour le nucléaire
La relance de la centrale de Three Mile Island marque un moment crucial pour le secteur de l’électricité nucléaire aux États-Unis. Alors que le pays cherche à diversifier ses sources d’énergie et à réduire son empreinte carbone, le rôle des centrales nucléaires pourrait devenir de plus en plus central dans le futur énergétique américain.