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Comment expliquer la violence de la tempête Boris ?
La tempête Boris a provoqué des précipitations exceptionnelles, atteignant jusqu’à 400 litres d’eau par mètre carré en moins de quatre jours. Bien que certains la qualifient de « cyclone », ce terme ne correspond pas tout à fait au phénomène observé. En effet, la tempête ne s’accompagne pas de vents aussi violents que ceux des cyclones, même si des rafales ont été mesurées à 100 km/h. Contrairement aux cyclones qui se forment dans les régions tropicales, Boris est plutôt le résultat d’une « goutte froide ». Ce phénomène se produit lorsque une poche d’air très froid se détache du courant-jet polaire et se dirige vers des latitudes plus basses où l’air est plus chaud, entraînant la formation de nuages denses chargés d’eau.
Quel est le bilan à ce stade ?
Le bilan de la tempête Boris est lourd : pluies torrentielles, inondations graves et évacuations massives. Au dimanche, la tempête avait causé la mort de six personnes et laisse plusieurs disparus en Europe centrale et orientale. Les pays touchés incluent la République tchèque, la Slovaquie, la Pologne et la Roumanie. En Roumanie, quatre personnes ont perdu la vie ce samedi, suivies d’une autre dimanche. Le ministère de l’Intérieur roumain a déclaré que « plus de 5 000 ménages et plus de 15 000 personnes sont touchés dans les comtés de Galați et de Vaslui ».
En Pologne, une personne piégée a été retrouvée noyée, tandis qu’un pompier a trouvé la mort en Autriche. La République tchèque déplore également quatre disparus après que ces derniers ont été emportés par des cours d’eau. Selon les experts, des événements similaires devraient se reproduire à mesure que le réchauffement climatique avance, la planète ayant déjà enregistré une élévation de 1,15 °C par rapport à l’ère préindustrielle.
Comment les pays concernés font-ils face à cette tempête ?
Bien que la tempête ait été anticipée, les pays affectés n’ont pas eu suffisamment de temps pour se préparer. Dans les quatre nations touchées, de nombreux événements publics programmés durant le week-end ont été annulés. Les autorités ont tenté de vider les barrages et retenues d’eau pour accueillir les nouvelles précipitations, mais cela n’a pas suffi à éviter les débordements. En République tchèque, 260 000 foyers sont privés d’électricité suite aux inondations.
À Vienne, trois lignes de métro ont dû être partiellement fermées, tandis que le chancelier autrichien, Karl Nehammer, a déclaré son intention de déployer un millier de militaires pour renforcer la sécurité civile. En Basse-Autriche, région densément peuplée, l’état de catastrophe naturelle a été proclamé. En Moravie, dans l’est de la République tchèque, des barrières anti-inondation ont été mises en place pour tenter de protéger les villes, et une grande partie de la ville d’Opava, peuplée de 55 000 habitants, a été évacuée.
Dans le sud-ouest de la Pologne, 1 600 personnes ont également été évacuées. Le Premier ministre Donald Tusk a fait appel au réseau satellitaire Starlink d’Elon Musk pour maintenir les communications pendant cette crise.
Le plus dur de cette tempête est-il passé ?
Les météorologues préviennent que les fortes pluies, débutées vendredi, pourraient persister au moins jusqu’à lundi en République tchèque et en Pologne. Dans la vallée du Danube, des pluies torrentielles pourraient même continuer jusqu’à mardi. Les prévisions indiquent des niveaux de précipitations qui pourraient dépasser ceux de 2013, année marquée par des inondations historiques ayant provoqué des niveaux record sur le plus grand fleuve d’Europe centrale.