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Europe, France
L’Initiative E-Archiving : Normes et Interopérabilité pour l’Archivage Numérique
Le programme d’e-archivage se positionne comme une réponse aux défis de l’archivage numérique à l’échelle européenne. Initié par la Commission européenne, il met l’accent sur l’importance de l’interopérabilité, la documentation des données et l’utilisation de standards ouverts pour assurer un accès durable aux archives.
Un Consortium au Service de l’E-Archiving
Dirigé par le consortium E-Ark, qui regroupe des institutions telles que l’Austrian Institute of Technology, Docbyte, Everteam, Geoarh, ainsi que Keep Solutions, ce projet nécessite la collaboration d’archives nationales, d’agences d’administration électronique, de développeurs de logiciels et d’instituts de recherche. L’objectif est de développer un ensemble de spécifications ouvertes pour l’archivage des documents électroniques. À moyen terme, l’initiative aspire à une mise en œuvre de ces spécifications dans tous les secteurs en Europe d’ici cinq ans. En France, un programme similaire, connu sous le nom d’Adamant, a été lancé en 2018 avec l’aide des Archives Nationales.
Les Défis de l’Archivage Numérique
Lors d’un récent IT Press Tour à Istanbul, Gregor Zavrsnik, CEO de Geoarh, a souligné que l’initiative e-archivage s’inscrit dans la continuité d’efforts précédents comme le CEF (Connecting Europe Facility). Elle vise à offrir des solutions adaptées à divers secteurs, y compris les données géospatiales. Un défi majeur de l’archivage numérique réside dans l’assurance d’un accès à long terme aux données, surtout dans un environnement technologique en constante évolution. Les supports traditionnels tels que les CD ou les disques optiques deviennent rapidement obsolètes, rendant les archives inaccessibles si elles ne sont pas correctement gérées.
En outre, la documentation précise des archives est indispensable pour garantir l’intégrité et la lisibilité des données sur le long terme.
Une Approche Ouverte Basée sur des Standards Reconnaissables
L’initiative e-archivage adopte une approche ouverte, s’appuyant sur des standards tels que l’OAIS (Open Archival Information System) et la norme ISO 14700. Le processus d’archivage se divise en trois phases : le pré-ingestion, l’ingestion et la préservation à long terme. Des outils open source ainsi que des formats standardisés comme XML et JSON sont utilisés pour optimiser la pérennité des archives. Divers cas d’usage sont envisagés, notamment dans le secteur des données géospatiales. Par exemple, des agences de gestion de l’eau doivent archiver des permis d’exploitation basés sur des coordonnées GPS. Si ces données ne sont pas correctement archivées et maintenues, leur traçabilité peut devenir complexe.
Interopérabilité et Collaboration Transfrontalière
L’initiative e-archivage se veut également un vecteur d’interopérabilité, facilitant la collaboration entre différents systèmes et organisations, qu’elles soient publiques ou privées. Le cadre proposé par l’Union européenne permet aux entreprises et administrations locales et nationales de travailler ensemble en utilisant des systèmes d’archivage compatibles, favorisant ainsi l’échange de données à travers l’Europe.
Financement et Perspectives d’Avenir
Financée par le programme Digital Europe, l’initiative e-archivage bénéficie d’une subvention initiale de deux ans, allant jusqu’en 2024, avec la possibilité d’extensions annuelles selon les fonds disponibles. Il est envisagé que l’initiative devienne une norme européenne (CEN), garantissant sa durabilité. Parallèlement, des efforts sont déployés pour impliquer l’industrie, y compris de grandes entreprises comme Airbus, dans le développement et l’utilisation des solutions d’archivage proposées.