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Un essai clinique prometteur sur les tumeurs placentaires
Une étude clinique réalisée en France a mis en lumière un taux de guérison prometteur chez les femmes atteintes de tumeurs trophoblastiques gestationnelles, grâce à l’association de deux molécules. Cette avancée a été présentée au congrès annuel de la Société européenne d’oncologie médicale (ESMO), qui s’est tenu à Barcelone le 14 septembre.
Les tumeurs méconnues et leur impact
Les tumeurs placentaires, bien que peu connues, représentent une menace pour la santé des femmes enceintes. En Occident, environ une femme enceinte sur mille développe cette pathologie, tandis qu’en Asie, ce chiffre atteint près d’une femme sur cent. Ces tumeurs se forment à partir du placenta, organe vital assurant l’échange entre la mère et l’embryon.
Lors de grossesses compliquées, des lésions précancéreuses appelées « môles hydatiformes » émergent du trophoblaste, une couche de cellules entourant l’embryon. Ces anomalies résultent d’une fécondation anormale, caractérisée par un excès de matériel génétique d’origine paternelle, ce qui peut entraîner l’absence d’un embryon viable.
Détection et traitement des tumeurs placentaires
Le test de grossesse reste positif même en l’absence d’embryon, en raison de la production d’une hormone spécifique par le placenta. La détection des môles hydatiformes se fait généralement lors des échographies réalisées dans les premiers mois de grossesse. Selon le professeur Pierre-Adrien Bolze, chirurgien gynécologue au Centre national de référence des maladies trophoblastiques, un curetage (évacuation utérine) est souvent nécessaire pour traiter cette condition.
Bien que les fausses couches puissent survenir, elles n’éliminent pas toujours complètement la masse tumorale, entraînant des saignements persistants et conduisant à des consultations médicales. L’analyse histologique des tissus évacués permet de confirmer le diagnostic.
Récidives et suivi médical
Dans près de 90 % des cas, il n’y a pas de récidive de la maladie. Un suivi est néanmoins crucial, nécessitant des contrôles réguliers du taux de l’hormone hCG pendant six mois. Un maintien de ce taux indique qu’aucune nouvelle tumeur ne s’est développée. Toutefois, dans environ 10 à 15 % des cas, la môle peut évoluer vers une « tumeur trophoblastique gestationnelle », touchant chaque année environ 130 femmes en France sur les 950 à 1 000 qui développent une môle hydatiforme.